La région de Dnipropetrovsk sous la menace d’une percée russe
L’armée russe a annoncé la prise d’une localité dans l’oblast de Dnipropetrovsk, une première depuis le début de la guerre. Une information qui n’a pas encore été confirmée par l’armée ukrainienne.
Déjà, depuis la mi-juin, la Russie avait annoncé être parvenue à prendre pied dans cet oblast, ce que Kiev avait alors immédiatement démenti. Depuis plusieurs semaines les forces russes continuent leur percée dans l’oblast voisin de Donetsk. Le ministère de la défense russe avait affirmé, dès le 8 juin, que certaines de ses unités auraient atteint la frontière et qu’elles poursuivraient leur offensive plus à l’ouest. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré, dès le lendemain, que cette offensive viserait à créer une « zone tampon » avec l’oblast de Donetsk, partiellement occupé mais dont le Kremlin revendique l’entière souveraineté et que la Russie a annexé.
En Ukraine, la région de Dnipropetrovsk sous la menace d’une percée russe
Par Thomas d’Istria
Cela fait déjà près de trois mois que les amis d’Anna ont commencé à quitter la petite ville de Mejove, environ 7 000 habitants avant-guerre. Il ne reste aujourd’hui plus qu’elle, âgée de 17 ans, qui préfère ne pas donner son nom de famille, jeudi 12 juin, alors qu’elle sert des boissons à sa nouvelle clientèle : des militaires, de retour du front pour une pause à l’arrière, ou sur le point d’être déployés. L’ambiance en ville est à l’image du café, un mélange de civils et de soldats, sur des routes que traversent des voitures kaki banalisées. Les forces armées russes se rapprochent. « Bien sûr que ça fait peur », dit la jeune Anna, le visage malgré tout serein, qui tient à effectuer son stage dans ce petit café de la région de Dnipropetrovsk, situé à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de la frontière avec celle de Donetsk, épicentre des combats dans le Donbass.