À la veille d’une réunion à Paris portant sur la sécurité de l’Europe et la guerre en Ukraine, le ministre français des Affaires étrangères était interrogé ce dimanche sur LCI.
Jean-Noël Barrot a évoqué un retour de la Russie au sein d’un G7 qui redeviendrait un G8, une option à l’heure actuelle « inimaginable » selon lui.
La priorité de la diplomatie française est de voir l’Ukraine retrouver une « paix juste et durable ».

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Ukraine : bientôt trois ans de guerre

Interrogé durant près d’une heure ce dimanche sur LCI, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a évoqué le conflit en Ukraine, ainsi que l’hypothèse de voir la Russie réintégrer le G7 pour qu’un G8 soit reformé. « Inimaginable », a-t-il tranché, bien que le président américain Donald Trump fasse ces derniers temps pression en ce sens.

« Aujourd’hui, c’est inimaginable. Le G7, c’est le groupe des grandes démocraties les plus avancées. La Russie veut-elle apparaître comme une démocratie avancée ? Non », donc « aujourd’hui, ce n’est pas acceptable », a lancé le ministre, interrogé par Darius Rochebin. La Russie « se comporte de moins en moins comme une démocratie, elle agresse de manière décomplexée et désinhibée d’autres membres du G7 », a ajouté le représentant du gouvernement.

« Contraindre Vladimir Poutine » à négocier

Au lendemain d’une conversation téléphonique spectaculaire avec son homologue russe Vladimir Poutine mercredi dernier, Donald Trump a plaidé pour réintégrer la Russie dans le G7, qui redeviendrait le G8, et qualifié son exclusion d’« erreur ». « J’adorerais qu’il revienne », a-t-il assuré. Rappelons que la Russie en avait été exclue après l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014.

Côté français, une réintégration de Moscou serait uniquement envisageable sous conditions. Avec un préalable : qu’une « paix juste et durable » soit trouvée en Ukraine. « À l’avenir, pourquoi pas ? », a-t-il glissé. « La responsabilité de cette guerre (contre l’Ukraine) pèse sur les épaules de Poutine, ce n’est pas le peuple russe qui s’est lancé dans cette guerre. Si, quand nous aurons créé les conditions d’une paix juste et durable, nous parvenons à renouer avec le peuple russe, d’autres relations diplomatiques sont envisageables », a-t-il expliqué.

Pour le chef de la diplomatie française, le contexte international actuel doit pousser les européens à retrouver le contrôle de leur défense, en particulier face au possible désengagement des Américains. Il s’agira de « prendre ce qui est à nous : notre place dans la sécurité du continent européen », a indiqué le ministre. Jean-Noël barrot a assuré que « la ligne de front se rapproche ». À ses yeux, « l’objectif est de contraindre Vladimir Poutine à s’asseoir à la table des négociations », parce que le « dessein impérialiste » de la Russie, « qui ne reconnaît pas les frontières », ne peut « s’arrêter que sous la contrainte ». 

Outre le soutien à l’Ukraine, qui doit être pérennisé selon Paris, il s’agit aussi de parvenir à maintenir une pression constante sur les Russes.  « Militairement, les mirages que nous avons promis sont arrivés et volent dans le ciel ukrainien », s’est réjoui le ministre. « Chaque année, nous sommes allés plus loin dans notre soutien militaire. Et nous allons continuer à le faire », a-t-il garanti. Il a par ailleurs évoqué le besoin de poursuivre l’édification d’un « 16ᵉ paquet de sanctions contre les intérêts russes », tout en travaillant « à éviter le contournement de ces sanctions pour asphyxier l’économie russe et l’empêcher de poursuivre son effort de guerre »


TD avec AFP

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