• Le printemps 2025 est le 3ᵉ le plus chaud jamais enregistré en France.
  • Avec une particularité : les températures ont été particulièrement élevées dans le nord de l’Hexagone.
  • Cet été, le mercure devrait à nouveau être plus haut que la normale.

Une maximale de 18,5°C à Strasbourg. Si cette température est normale à Nice, elle l’est beaucoup moins dans la ville du Bas-Rhin. Un exemple du drôle de printemps qu’a vécu la France, avec des températures plus chaudes que la normale sur l’ensemble du territoire, mais des mois de mars, avril et mai bien plus chauds et ensoleillés au nord qu’au sud, qui a connu une météo beaucoup plus instable. 

Dans son bilan publié mercredi 4 juin, Météo-France avance ainsi que « le printemps 2025 se situe du 3ᵉ rang des printemps les plus chauds » avec une anomalie de +1,1°C par rapport à la normale. Il se situe ex æquo avec les printemps 2022 et 2007, mais derrière ceux de 2011 (+1,5°C) et 2020 (+1,3°C). Mars, avril et mai ont tous été au-dessus des normales de saison (+0,7°C pour mars, +1,7°C pour avril et +0,8°C pour mai). Cette année suit une tendance de fond avec le changement climatique : neuf des dix printemps les plus chauds depuis le début des mesures en 1900 ont été enregistrés après les années 2000. 

Bilan des températures et des précipitations au niveau régional en France pour le printemps 2025 – Météo-France

Les départements du Finistère, des Côtes-d’Armor et de la Manche ont même connu leur printemps le plus chaud jamais enregistré. 

Moins de 15 jours de pluie dans l’Aisne

La situation a également été très contrastée au niveau de l’ensoleillement et des précipitations. La pluviométrie a enregistré des déficits entre 20 et 60% sur les régions de la moitié nord, mais des excédents compris entre 5 et 45% en Occitanie, en Corse et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Localement, au Luc (Var), Agen (Lot-et-Garonne) ou Calvi (Haute-Corse), les cumuls sur le printemps 2025 représentent une fois et demie à deux fois la normale saisonnière », pointe d’ailleurs Météo-France quand dans le nord, Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et Dunkerque (Nord) ont connu un déficit de 70 à 75%. 

Dans le nord, « durant ce printemps, la fréquence des précipitations y est remarquable avec le plus souvent moins de 15 jours de pluie comme à Saint-Quentin (Aisne, 14 jours) pour une normale saisonnière de 30 jours », détaille également Météo-France. Côté ensoleillement, mêmes constats avec un excédent de plus de 20% au nord de la Loire et de plus de 30% au nord de la Seine. Les villes de Reims (Marne), Luxeuil (Haute-Saône) et Cherbourg (Manche) ont connu deux fois plus de journées très ensoleillées que Biarritz et Pau (Pyrénées-Atlantiques) ou encore Dax dans les Landes. 

Les anomalies d'ensoleillement en France pour le printemps 2025 - Météo-France
Les anomalies d’ensoleillement en France pour le printemps 2025 – Météo-France

« C’est une situation plus inhabituelle, mais pas inédite », pointe le prévisionniste qui rappelle que « l’ensemble de la période a été marquée par plusieurs épisodes anormalement chauds, en particulier fin avril/début mai ou encore fin mai, véritable premier coup de chaud estival avant l’heure ». Les 29 et 30 mai, le cap des 30 degrés a ainsi été franchi sur plus de la moitié du pays, « valeur très exceptionnelle pour un mois de mai », signale l’organisme public. Et entre le 30 avril et le 3 mai, un épisode « inhabituellement chaud » et précoce a touché le nord du pays, avec des « températures supérieures aux normales de plus de 10 degrés par endroit ».

Un avertissement de ce qu’il pourrait se passer cet été ? Possible. Selon les différents scénarios, la saison estivale à venir pourrait être plus chaude que la normale. Une tendance devenue habituelle avec le changement climatique dû aux activités humaines. « On ne peut pas prédire le nombre de canicules ou leur intensité pour cet été, mais dans la dynamique de changement climatique dans laquelle nous sommes, nous connaissons de plus en plus de vagues de chaleur estivales, qui survenaient auparavant tous les cinq ans et surviennent aujourd’hui une ou plusieurs fois chaque été », a pointé lors d’une conférence de presse Mathieu Sorel, prévisionniste à Météo-France. 

Pour rappel, le climat en France est considéré comme déjà réchauffé de 1,7°C depuis l’ère pré-industrielle et pourrait atteindre +2°C d’ici 2030 selon les projections.

Annick BERGER

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