Une directrice de recherche du CNRS a été sanctionnée de deux ans d’exclusion de ses fonctions pour « des manquements graves et répétés à son devoir d’intégrité scientifique », révèle le Bulletin officiel de l’organisme, le jeudi 15 mai. C’est la peine la plus élevée dans l’échelle des sanctions administratives, juste avant la révocation. Depuis 2015, deux scientifiques ont été condamnés pour ce type de motifs, selon un décompte du Monde.

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La décision est le dernier chapitre d’une histoire commencée il y a plus de quatre ans au sein d’un laboratoire de biochimie de l’université Sorbonne Paris-Nord. En février 2021, les référents à l’intégrité scientifique du CNRS et de l’université reçoivent, de la part d’un professeur de l’université, le signalement de soupçons d’irrégularités dans vingt-sept articles, dont la responsable est Jolanda Spadavecchia, une chercheuse du CNRS spécialiste de nanoparticules métalliques destinées à améliorer des diagnostics ou des thérapies dans le domaine de la santé. Un an plus tard, après la commande de deux rapports d’experts, les irrégularités sont confirmées et des corrections pour vingt articles demandées à la chimiste. Une commission disciplinaire aboutira à ce que le PDG du CNRS prononce une sanction d’un mois d’exclusion en décembre 2022.

Mais, en février 2023, les référents « intégrité » reçoivent, de la part de deux personnes étrangères au laboratoire cette fois, de nouveaux signalements – de nouveau pour vingt-sept articles, dont une dizaine avait été corrigée à la suite de la première enquête. La méthode d’investigation est modifiée par rapport à la première : elle consistera en un seul rapport nourri des avis de trois experts et des référents intégrité.

Les conclusions, qui arrivent en novembre 2024, sont encore plus sévères : elles demandent dix-sept rétractations d’article (ce qui veut dire leur maintien en ligne sur le site des éditeurs, mais avec la mention « retracted » signifiant que ces travaux ne sont plus à considérer comme valides). Une de ces 17 rétractations recommandées a déjà été effectuée par un éditeur.

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