On en sait plus sur les circonstances de l’enlèvement d’un homme retrouvé ligoté dans le coffre d’une voiture, près du Mans.
Il avait été séquestré mardi chez lui, avec sa femme, à quelque 600 kilomètres de là, dans l’Ain.
Les kidnappeurs voulaient faire chanter son fils, influenceur millionnaire vivant à Dubaï.

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LE WE 20H

C’est une station essence banale, sur le parking d’un supermarché près du Mans, point final pourtant d’un kidnapping. Il est minuit passé, ce mercredi 1ᵉʳ janvier. Dans une voiture volée, deux hommes cagoulés font face à des policiers de la BAC, qui, intrigués, bloquent leur véhicule. Les malfrats s’échappent. Au même moment, les policiers entendent des cris venus du coffre et découvrent un homme ligoté, le visage tuméfié, aspergé d’essence. C’est le père d’un influenceur, spécialisé en crypto-monnaie, qui possède plus de 370.000 abonnés. Sur les réseaux sociaux, il se met en scène à Dubaï. Dans une vidéo, que l’on peut voir dans le reportage ci-dessus, il appelle son père justement. « Allô ? Je viens de gagner 1,4 million de dollars », lui lance-t-il. « Je suis vraiment fier de toi, tu m’as embelli ma soirée », lui répond son père. De quoi peut-être attiser toutes les convoitises. 

La mère retrouvée ligotée

Tout aurait commencé la veille, à 700 km du Mans, dans une résidence. Le père raconte l’irruption chez lui de quatre hommes armés qui l’auraient ligoté, bâillonné, lui et son épouse, avant de l’embarquer dans le coffre. Une demande de rançon aurait alors été envoyée au fils via des réseaux cryptés. L’influenceur alerte aussitôt les gendarmes qui retrouvent la mère ligotée. Pourquoi les ravisseurs ont-ils traversé la France ? Comment ont-ils identifié leurs victimes ? Le JT de TF1 a posé la question à l’influenceur. Voici sa réponse : « Je ne donne pas d’informations gratuitement ». 

À cette heure, les malfrats n’ont pas été retrouvés. Ces derniers mois, plusieurs créateurs de contenu ont été la cible de criminels. Tom Michel, avocat, spécialiste du droit pénal, défend des influenceurs. Jamais, il n’a eu à traiter autant d’affaires. « Le plus simple, c’est aussi de se filmer chez soi, devant chez soi, et de montrer à sa communauté les derniers achats, son appartement. Et on devient presque une cible facile pour des gens mal intentionnés », explique-t-il.

Une créatrice de contenu, Capucine Anav, a ainsi eu la mauvaise surprise mi-décembre, à son retour de vacances, de voir sa porte d’entrée fracturée, suivi de l’intrusion de trois hommes cagoulés. « Je suis choquée », lance-t-elle sur les réseaux sociaux. Une vingtaine de sacs à main et des bijoux ont été subtilisés. Depuis, elle est vigilante à chaque publication, chaque sortie. « Je ne fais jamais livrer à mon nom. Je mets tout le temps le nom de quelqu’un d’autre. Il y a un vigile en voiture qui surveille notre entrée, toutes les nuits », assure-t-elle. Le paradoxe d’une vie cachée, pour des gens dont le métier est de s’afficher.


V. F | Reportage : Florence de Juvigny et Elise Regaud

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