- Lorsqu’une relation amoureuse s’essouffle ou chauffe, les partenaires peuvent décider de faire un break pour prendre du recul.
- Cette pause doit être discutée, bien définie et limitée dans le temps.
- Pour la thérapeute Anissa Ali, ce break peut avoir deux finalités : réparer la relation ou acter une séparation.
La routine, les disputes, les envies, la saturation émotionnelle, les incompréhensions mutuelles. Il existe tout un tas de raisons pour expliquer qu’un couple bat de l’aile, à un moment donné. Il arrive aussi un temps où les partenaires ressentent le besoin de faire une pause, de prendre du recul et de s’offrir une parenthèse de réflexion, bref, de faire un break. Pour la thérapeute Anissa Ali, (nouvelle fenêtre) cette pause dans une relation qui chauffe ou qui s’essouffle est « une séparation temporaire choisie, pas une rupture déclarée
« . Néanmoins, « psychologiquement, pour celui qui la subit, ça peut déjà ressembler à une fracture émotionnelle. C’est une zone grise qui peut apaiser… ou déstabiliser complètement si elle est mal cadrée, posée, expliquée, comprise
« , précise la jeune femme.
Un outil, pas un antidote magique
Les motifs qui amènent à appuyer sur le bouton pause sont divers. Des dettes émotionnelles, des frustrations, des aspirations mises sous le tapis. Les partenaires décident alors de s’offrir un temps loin de l’autre. Pour faire le point, par rapport à son couple, alors que celui-ci traverse des tempêtes de plus en plus fréquentes. « Un break bien posé peut remettre de l’air, offrir une perspective, stopper une spirale dysfonctionnelle (ou toxique). Mais s’il sert juste à “voir si l’herbe est plus verte ailleurs”, il fragilise la confiance et ajoute une couche de flou. Le break est un outil, pas un antidote magique
« , précise la thérapeute (nouvelle fenêtre) et autrice du livre « Dating, la grande illusion ».
Et pour que celui-ci soit bénéfique et apporte un nouveau souffle, il y a quelques règles à respecter. D’abord, se demander si elle a du sens et si elle est le fruit d’une discussion entre les deux partenaires. On ne lance pas le break en « mode bombe larguée au petit déjeuner ou avant de dormir ! Ni par sms
« . Les partenaires doivent exprimer ce qu’ils ressentent et il est important d’expliquer l’intention. Pour Anissa Ali, « un break n’est pas une fuite, c’est une démarche saine, si elle est bien pensée
« .
Les partenaires doivent aussi bien définir les règles pendant ce break : contact ou no-contact ? Quel est l’objectif ? Ont-ils le droit d’avoir des relations intimes avec d’autres personnes ? Ces règles sont indispensables. Se lancer sans, « c’est comme partir en expédition sans carte, sans visualiser / définir un territoire : chacun croit savoir où aller, et puis on se perd »
. Enfin, dernière donnée : la durée. S’il n’y a pas de durée idéale, elle ne doit pas être trop courte, ni trop longue. Dans le premier cas, elle ne sert pas à grand-chose. Dans le deuxième cas de figure, plus d’un mois, « ça devient souvent une pré-rupture qui ne dit pas son nom ».
Réparer ou préparer la sortie ?
Qui dit break, dit éloignement avec le partenaire. Les contacts sont limités et peuvent déclencher tout un tas d’émotions naturelles : stress, jalousie, angoisse. C’est « le système d’attachement qui est secoué. La clé, c’est de ne pas les transformer en surveillance ou en contrôle
« . On évite de scroller les réseaux sociaux, on écrit, « on parle à un tiers neutre… et on se concentre sur soi, surtout, pas sur ce que l’autre fait à chaque minute
« .
Essentiellement, le break permet de savoir si les partenaires veulent repartir sur des bases claires. Un débrief est nécessaire et indispensable pour donner un nouveau souffle à la relation ou pour acter que la relation doit prendre fin. « On ne reprend pas comme si de rien n’était… Dans les deux cas, il doit servir à grandir, pas à patienter ».
Dans certains cas, le choix de faire un break peut être le fruit d’un manque de courage. « Quand on creuse, il y a souvent une quête : un évitement, une fuite, éviter une vraie conversation de fond ». Dans d’autres situations, le break peut être un moyen de reprendre le contrôle, de créer du manque. Car oui, parfois, cette pause est plus sournoise, et permet de « tester ses sentiments et celui de l’autre
« . Lorsque le break est utilisé comme un test ou comme une menace, il devient une zone de flou toxique. Pour Anissa Ali, « un break, c’est rarement neutre. C’est souvent une négociation silencieuse entre peur de perdre et peur de rester. Certains l’utilisent pour gagner du temps, d’autres pour se donner du courage, ou d’autres pour fuir leurs responsabilités
« . Mais derrière ce break, il y a une question à se poser : quelle est son utilité réelle : « réparer la relation ou préparer la sortie ?
« .