Lundi 10 février 2025, le Sommet mondial de l’intelligence artificielle s’est ouvert au Grand Palais à Paris.
Emmanuel Macron a annoncé un investissement de 109 milliards d’euros.
L’essentiel des fonds servira à construire des centres de données, dont un à Cambrai (Nord).

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Le monde de l’IA a rendez-vous à Paris

Ce projet XXL va s’installer sur un terrain de pas moins… 200 hectares. Le fonds canadien Brookfield à annoncer la construction d’un data center, un centre de données, dans la commune de Cambrai. 15 milliards d’euros sont ainsi prévus par Brookfield pour de nouveaux data centers, « avec en tête de pont un méga-projet à Cambrai, d’une puissance maximale de 1 gigawatt », selon nos confrères de La Tribune Dimanche

Cambrai aux anges

Seront ainsi construits des serveurs informatiques stockant des dizaines de milliers de données numériques. Une infrastructure indispensable pour n’importe quelle entreprise d’intelligence artificielle. Le chantier est colossal pour la petite ville de 30.000 habitants et son activité économique. « C’est une excellente nouvelle, ça va sûrement booster notre activité », s’enthousiasme un habitant. « On est fiers de Cambrai, j’y suis depuis 40 ans. Il faut donner du travail aux gens de Cambrai, non ? », salue une autre. 

Pourquoi la France attire ?

Ces derniers jours, le champion français de l’IA, Mistral (nouvelle fenêtre), mais aussi les Émirats arabes unis (nouvelle fenêtre) ont annoncé la construction d’un centre de données sur notre sol. Mais pourquoi la France ? Un des atouts majeurs, notre réseau électrique. Il est particulièrement puissant, il est aussi l’un des moins polluants d’Europe, grâce à nos centrales nucléaires, notre énergie éolienne et solaire. Surtout, notre électricité est moins chère que chez la plupart de nos voisins européens. 

Pour accueillir ces infrastructures stratégiques, la France met tout en œuvre. Emmanuel Macron a lui-même tenté lundi soir, tout ça en anglais, de convaincre les investisseurs du monde entier. « Nous avons identifié 35 sites disponibles. Vous pouvez vous connecter, c’est prêt ! », a lancé le président dans la langue de Shakespeare. 

La France veut aller vite. Un projet de loi prévoit d’ailleurs de classer les centres de données comme projet d’intérêt national majeur. « Ce sont des projets industriels pour lesquels on va permettre d’accélérer, notamment les permis de construire, et donc de déroger à certaines règles, notamment les règles sur la bétonisation des sols. Donc on va pouvoir construire plus vite, et ça, bien sûr, ça pose des questions environnementales », explique Marianne Enault, journaliste environnement TF1/LCI.

Actuellement, l’essentiel des centres de données se trouvent aux États-Unis ou en Chine. L’intérêt pour la France est donc stratégique, car il s’agit de devenir autonome. Peut-on également espérer des créations d’emplois ? « Pour 10.000 m², par exemple de datacenters, on a une dizaine d’emplois, ce qui est somme toute très modeste. En revanche, on peut penser que ça soutient plus largement l’économie, en particulier numérique », analyse Cécile Diguet, urbaniste, experte des centres de données et présidente de Studio dégel. Au moins 20.000 emplois directs seront créés dans le secteur des datacenters d’ici 5 ans.


Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Roxane SYGULA, Zack AJILI, OLGA LÉVEQUE

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