Le service des urgences de l’Hôpital privé des Pays de Savoie, à Annemasse, est fermé jusqu’à lundi matin après l’agression de son personnel mercredi soir.
Un patient et son accompagnateur s’en sont pris à plusieurs soignants avant d’être interpellés.
Sept personnes ont été blessées.

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LE WE 20H

Blessé, choqué, Alexandre de Oliveira, responsable des urgences de l’Hôpital privé des Pays de Savoie (HPPS), revient sur les lieux de son agression. C’est dans un couloir, mercredi soir, peu avant minuit, que l’équipe soignante a été confrontée à un déchaînement de violence. Auparavant, un homme, blessé au visage, s’était présenté aux urgences, accompagné de son frère. Alors que ce dernier trouve la prise en charge médicale trop lente, il force la porte de sécurité. 

Les deux hommes deviennent violents. « J’ai des collègues qui ont reçu des coups de coude au niveau des côtes, qui ont des multiples contusions abdominales et costales. J’ai des collègues qui ont été traînés sur plusieurs mètres par les cheveux, qui ont des contusions au niveau de la face. Moi-même, avec ma main et les multiples contusions que je peux avoir au niveau du corps, ça a été d’une extrême violence », témoigne-t-il dans le reportage ci-dessus. 

Ça va de la contusion aux cheveux arrachés, à la contusion de la main chez notre responsable des urgences, une fracture de côte chez une autre infirmière

Sandra Forel, directrice des soins

Pendant quelques minutes, les coups pleuvent sur le personnel soignant. Traumatisés, 14 urgentistes ont assisté à la scène. La moitié a subi des blessures physiques. « Ça va de la contusion aux cheveux arrachés, à la contusion de la main chez notre responsable des urgences, une fracture de côte chez une autre infirmière », détaille Sandra Forel, directrice des soins. Une cellule d’aide psychologique a été mise en place. Le service des urgences restera fermé jusqu’à lundi. « On rouvrira le service des urgences avec un vigile présent et qui est formé justement à ce type de niveau de violence. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui de nos agents de sûreté et sécurité », explique Pierre-Etienne Allard, le directeur de l’hôpital. 

Activement recherchés, les deux frères, âgés de 25 et 33 ans, se sont présentés d’eux-mêmes hier au commissariat d’Annemasse. Mais à la grande stupéfaction des policiers, ce n’était pas pour se rendre. « Les individus, au moment des faits, auraient pris la fuite pour finalement, le lendemain, se rendre à l’hôtel de police pour déposer plainte contre les personnels de santé », avance Alain Barberis, secrétaire adjoint sud-est du syndicat Alliance Police nationale. Les deux frères ont été immédiatement interpellés. 

Chaque jour en France, 65 soignants sont confrontés à des actes de violence physique ou verbale.


V. F | Reportage : Christophe Buisine et Julien Chaize

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