• À Béthune (Pas-de-Calais), on mise sur un gaz bien connu des mineurs pour chauffer les infrastructures et des habitants.
  • Le grisou, issu du charbon, est une ressource locale moins chère.

Ce gaz tant craint des mineurs devient une aubaine pour les habitants de Béthune (Pas-de-Calais). Le grisou, gaz très inflammable responsable de nombreux accidents mortels dans les mines du Nord et du Pas-de-Calais, est fait tourner depuis quelques années le chauffage urbain. Et c’est une source d’économies majeure pour les habitants.

Il est puisé grâce à un système de canalisation plongeant jusqu’à 400 mètres sous la terre. « On a 110.000 kilomètres de galeries toujours existantes et qui continuent à accumuler le gaz présent dans les charbons qui n’ont pas été extraits », explique un professionnel du secteur dans le reportage en tête de cet article.

Le grisou permet de chauffer plus de 4.500 logements. « On va brûler le gaz, on va recharger en calories le réseau de chaleur urbain et on va faire circuler l’eau chaude du réseau à travers les 31 kilomètres de voirie de la ville pour pouvoir alimenter les différents abonnés suivant leurs besoins« , détaille Ludovic Guillotot, responsable des réseaux de chaleur du Nord-Pas-de-Calais pour Dalkia.

Et c’est une ressource au prix imbattable. Alors que le prix du gaz naturel a augmenté de plus de 13% en 2024 suite à la crise énergétique, ce gaz local affiche un coût parfois quatre fois moins cher. « Dans mon ancien logement, j’étais en prélèvement automatique à 230 euros par mois alors qu’ici, je suis à 58 euros, donc c’est une grosse économie« , témoigne une Béthunoise. 

Gaëlle SHEEHAN

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