• Touché par une prolifération de cyanobactéries liée aux fortes chaleurs, le lac de Saint-Anthème, dans le Puy-de-Dôme, est interdit à la baignade.
  • C’est déjà le sixième plan d’eau concerné dans le département par de telles restrictions depuis le début de l’année.

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Le 13H

Un coup dur pour les touristes et les professionnels. Les autorités ont décidé d’interdire la baignade au lac de Saint-Anthème,  en Auvergne, pour plusieurs jours. « On va faire un petit tour du plan d’eau, on va promener le chien, et ça s’arrête là. Forcément, il y a un peu moins d’activité dans le champ des possibles », déplore un promeneur, au micro de TF1. 

En cause, une concentration trop importante de cyanobactéries. « On a des cyanobactéries, une valeur de 3,2 pour normalement une valeur réglementaire de 1« , confirme le maire de Saint-Anthème (SE), Georges Morison. Il s’agit du troisième été consécutif que l’élu est amené à prendre de telles dispositions. De quoi grever les finances de cette bourgade de moins de 1.000 habitants. « On a des contrats d’embauche de deux jeunes pour faire la gestion, les entrées. On a un maître nageur. Et quand le lac est fermé, je continue de les payer et je n’ai pas d’entrées. Donc économiquement, c’est une grosse perte pour la commune », souligne l’édile. Et ce n’est pas le seul exemple en Auvergne, les fermetures comme celle-ci se multipliant dans la région depuis le début de l’été. Six plans d’eau sont concernés, rien que dans le Puy-de-Dôme.

Les cyanobactéries, c’est quoi ?

Mais alors que sont les cyanobactéries dont il est question ? Présents depuis deux à trois milliards d’années sur la Terre, ces micro-organismes sont partout, dans les plantes, dans l’eau mais aussi dans le sable. En petites quantités, ils sont bénins. Mais une surmultiplication, généralement favorisée par un climat favorable, peut s’avérer nocive. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les cyanobactéries peuvent tout à la fois « altérer le fonctionnement des écosystèmes en conduisant à une désoxygénation de l’eau », « entraîner une mortalité massive de poissons et d’invertébrés » et « représenter un risque pour la santé des humains et des animaux ». 

Chez l’homme, cela se traduit par « des éruptions cutanées, des problèmes d’asthme », complète Gudrun Bornette, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), spécialisée en écologie aquatique. Selon l’experte, « ce sont des toxines qui jouent sur le foie, sur le système nerveux » ; « elles ne vont pas provoquer la mort des gens, mais, par contre, ces derniers peuvent finir à l’hôpital dans un mauvais état ». En France, « aucune intoxication humaine létale associée aux cyanotoxines n’a été enregistrée », précise l’Anses, mais « des épisodes de mortalités de chiens » surviennent régulièrement. 

Avec le changement climatique – la hausse des températures et la modification des régimes pluviométriques -, la prolifération de cyanobactéries devrait s’intensifier au cours des prochaines années. « Cependant, les interactions entre tous ces facteurs et processus sont multiples et encore largement méconnues », note l’Anses, estimant « très difficile de prédire quels seront réellement leurs impacts »

La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Quentin DEHAY, Céline OLIVE

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