• La Techno Parade qui devait se tenir en septembre est annulée, a annoncé l’association organisatrice.
  • En cause, un manque de financements.
  • Jack Lang, le créateur de l’événement, demande à l’État de prendre une « initiative forte » pour la musique électronique.

Pas de déluge de house, trance ou drum’n’bass en septembre dans les rues de Paris : la Techno Parade, vitrine festive des musiques électro en France, n’aura pas lieu cette année en raison de difficultés financières. C’est la première fois que l’événement est annulé pour une telle raison. L’événement est « principalement soutenu par les marques privées, (or) celles-ci sont de plus en plus difficiles à mobiliser », a déploré ce jeudi 17 juillet, dans un communiqué à l’AFP, l’association Technopol qui organise l’évènement depuis 1998.

400.000 participants en 2023

En 2024, la Techno Parade avait été annulée en raison de la tenue des JO de Paris. La dernière édition remonte donc à 2023 avec quelque 400.000 participants – un record – à l’occasion du 25ᵉ anniversaire. Depuis la création de la Techno Parade en 1998, deux autres éditions n’ont pas eu lieu : en 2001, au lendemain des attentats du 11-Septembre, en 2020 et 2021 en raison de la crise sanitaire.

« L’objectif est clair (…) La prochaine édition aura lieu en 2026, cette année (ndlr, 2025) étant marquée par une réflexion avec les partenaires publics et privés sur un modèle renouvelé et tout aussi ambitieux de la Techno Parade, plus de 25 ans après sa création », explique Technopol. « Nous avons donc pris la décision de repenser notre modèle de financement, travailler avec des partenaires sur le long terme, afin de préserver notre événement et le faire vivre sur la durée », ajoute l’association.

« Nous avons d’ores et déjà des marques d’intérêt de la part de partenaires privés. (…) L’édition 2026 sera d’autant plus marquante car Technopol travaille actuellement, avec nos amis de Radio FG, sur une inscription des musiques électroniques françaises à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco », souligne Technopol, rappelant qu’Emmanuel Macron s’y est dit favorable.

Cette annulation est le fruit d’une impéritie. Paris est aux abonnés absents

Jack Lang

Pour l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, à l’initiative dès 1997 de la Techno Parade sur le modèle de la Love Parade de Berlin, cette annulation est « une humiliation pour Paris, la France et la French Touch, au moment même où le président Macron a proposé l’inscription de la French Touch qui réunit les grands noms de la musique électro au patrimoine de l’Unesco »

« Cette annulation est le fruit d’une impéritie. Paris est aux abonnés absents, alors même que Berlin vient de scintiller de tous ses feux avec la Love Parade samedi dernier. La tristesse sera grande dans le cœur de nombreux amoureux en France de la musique électronique  », a ajouté Jack  Lang, joint par l’AFP. Selon lui, « la musique électronique a besoin d’un grand événement populaire. L’argent se trouve et les concours s’obtiennent. Il faut que la mairie de Paris et l’État prennent une initiative forte dans les prochains temps ».

La première Techno Parade s’est tenue le 19 septembre 1998, réunissant 200.000 personnes « pour la défense et la reconnaissance des musiques électroniques », alors diabolisées. Depuis, elle revendique 143 km parcourus dans les rues de Paris, avec plus de 350 chars et leurs sound systems, 2.000 DJ et 6,3 millions de participants. Technopol donne toutefois rendez-vous aux fans d’électro du 11 au 14 septembre à la Cité Fertile de Pantin (Seine-Saint-Denis) avec la Paris Electronic Week, dédiée aux musiques électroniques.

Zoé SAMIN avec AFP

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