Dans le Sud-Ouest, les gendarmes enquêtent depuis plus d’un an sur des vols d’engins de chantier.
Un phénomène qui a poussé les entreprises du bâtiment à renforcer leurs systèmes d’alarme.
Des cambrioleurs de mini-pelles ont été arrêtés en début de semaine et seront jugés prochainement.
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LE WE 20H
Face à la recrudescence des vols d’engins de chantier en Nouvelle-Aquitaine, Thierry, chef d’entreprise dans les travaux publics, en périphérie de Bordeaux, a pris les devants il y a six mois. Il n’est plus question pour lui de laisser les siens dehors pendant la nuit, il les stocke dans un dépôt. « Ça fait peur à tout le monde, parce qu’un engin neuf peut coûter 45.000, 60.000 euros. Surtout aujourd’hui avec la flambée des prix, c’est pire », raconte-t-il au micro de TF1, dans le reportage en tête de cet article.
90 engins dérobés
Caméras de surveillance, capteurs de mouvements… Pour prévenir les vols, le chef d’entreprise a mis les moyens : « Oui, c’est un investissement supplémentaire. Tout est assuré contre le vol mais je ne veux pas que ça m’arrive donc j’ai tout fait pour éviter ». En un peu plus d’un an, 90 engins ont été dérobés en Nouvelle-Aquitaine. Certains malfaiteurs très organisés ont réussi à investir plusieurs chantiers. Pour ne pas éveiller les soupçons, ils se faisaient passer pour des ouvriers. Avec un fourgon équipé d’une fausse plaque d’immatriculation et d’une remorque, ils ont ainsi réussi à voler une dizaine de mini-pelles.
Grâce au travail de la section de recherche de Bordeaux, certaines d’entre elles ont été retrouvées. Les malfaiteurs, eux, ont été arrêtés en cette mi-mars et seront jugés prochainement. « On est face à des personnes qui sont un petit peu du milieu, elles travaillent dans le monde des travaux publics, elles ont une connaissance de ces engins et elles savent les faire fonctionner. Vous ou moi, nous ne saurions déjà pas les démarrer et les déplacer », explique le lieutenant colonel Denis Ritter.
Pour prévenir les vols, il faudrait accentuer la sécurité sur les sites, selon la Fédération du bâtiment. Cela permettrait de soutenir la filière déjà en difficulté. « Ça vient rajouter une couche supplémentaire. C’est déjà assez compliqué. Il y a eu des coûts de matériaux, il y a une perte d’activité. Il y a des décisions du gouvernement qui nous permettent de nous dire que demain, les marchés devraient reprendre. Donc, on est optimistes. Et si on peut avoir moins de vols sur chantier, ce serait encore mieux », espère Maxime Bonpays, délégué général de la Fédération en Gironde. En Nouvelle-Aquitaine, le préjudice de ces vols d’engins de chantier est estimé à plus de quatre millions d’euros.