Un vaste trafic de cannabis par fret aérien, en provenance du Canada, a été démantelé, début mai, par les forces de l’ordre.
Au total, 3 tonnes de drogue ont été importées.
Au Canada, la culture du cannabis étant légale, les trafiquants ont envoyé leur cargaison à Paris comme n’importe quel autre produit.

Une vaste opération contre le narcotrafic a eu lieu début mai en région parisienne et au Québec contre un groupe d’individus canadiens soupçonnés d’avoir importé en Europe trois tonnes d’herbe de cannabis via le fret de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, a annoncé, mercredi 7 mai, la gendarmerie française. 

Depuis janvier, policiers et gendarmes enquêtaient sur un réseau organisé de trafiquants originaires ni d’Europe, ni du Maghreb mais du Canada : « Le cannabis vient en général d’Espagne, le cannabis provenant du Canada est une sorte de nouveauté. Jamais une enquête n’a démontré l’existence d’un réseau organisé au Canada, c’est la première fois sur le territoire national », s’étonne Dimitri Zoulas, contrôleur général de police et chef de l’office anti-stupéfiants (OFAST). 

10 individus interpellés

Pourquoi un tel réseau opère-t-il depuis le Canada ? La production et la consommation de cannabis est légale depuis sept ans mais l’offre est aujourd’hui supérieure à la demande. Les trafiquants cherchent donc de nouveaux débouchés. Pour exporter de telles quantités vers la France, leur stratégie était bien rodée. Ils ont usurpé l’identité d’une société de linge de lit pour charger des avions de fret. Au milieu de cartons de draps et de housses de couette, d’autres sont remplis de cannabis.  

Depuis octobre dernier, tous les 15 jours, un avion partait de l’aéroport de Montréal et atterrissait à Roissy Charles-de-Gaulle. La marchandise était ensuite transportée dans un entrepôt à Argenteuil. Les autorités canadiennes et françaises ont interpellé dix individus simultanément dont sept en France.  

« Il y a une forte demande en France »

Pourquoi cibler le territoire français ? « Il y a une forte demande en France pour de l’herbe de cannabis qui répond à des standards de qualité. Le prix du produit est beaucoup plus cher et si le produit est beaucoup plus cher, la marge de l’organisation criminelle, l’aspect lucratif sera bien plus profitable pour une telle organisation », explique Jacque Croly, chef du pôle opérationnel de l’OFAST. 

L’année dernière, 101 tonnes de cannabis ont été saisies sur le territoire français. Elle reste la drogue la plus répandue en France avec plus de 5 millions de consommateurs.

Marianne LEROUX | Reportage TF1 : Amandine CREFF, Maurine BAJAC, Marine DERRE

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