• Un incendie d’une « intensité exceptionnelle » est en cours depuis mardi après-midi dans le secteur de Ribaute (Aude).
  • Qualifiée de « véritable bombe incendiaire » par les pompiers, la tramontane contribue à la propagation du feu, après avoir asséché le terrain.
  • TF1info fait le point sur ce vent régional redouté en périodes d’incendie.

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Incendies en France : l’été 2025 de tous les dangers

Un incendie d’une « intensité exceptionnelle » s’est déclaré mardi 5 août après-midi dans le secteur de Ribaute (Aude), progressant très rapidement : le feu avait déjà parcouru 13.000 hectares de végétation mercredi midi. 2.000 pompiers sont mobilisés pour stopper cet incendie massif, pour l’instant le plus important de l’été en France, qui a coûté la vie à une personne et provoqué des dégâts matériels considérables, notamment à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.

Malgré l’appui d’appareils bombardiers d’eau, le feu progresse à près de « 6 km/h », et les flammes attisées par une tramontane tourbillonnante compliquent le combat des pompiers.

« La tramontane est un vent régional qui souffle dans le sud de la France, qui touche principalement la région Languedoc-Roussillon entre l’ouest de l’Hérault et les Pyrénées-Orientales, rappelle à TF1info François Gourant, prévisionniste à Météo-France. Par un effet différentiel de pressions entre le nord et l’ouest de la France et la Méditerranée, le vent s’engouffre dans les couloirs de vent contraints par le relief, et accélère particulièrement dans l’Aude, où le relief est plus resserré. »

Un facteur très aggravant

François Gourant, prévisionniste à Météo-France

Si la tramontane est généralement moins forte l’été que l’hiver, et notamment pendant les vagues de chaleur, elle reste présente dans l’Aude toute l’année. Pour autant, « les valeurs brutes ne sont pas extraordinaires en soit, nuance le météorologue, avec des pointes entre 60 et 70 km/h sur l’Aude. Malheureusement, l’incendie prend des proportions terribles parce qu’il y a certes ce vent qui est un facteur très aggravant, mais la situation est surtout catastrophique à cause d’une combinaison de facteurs très défavorables pour la propagation du feu : une température élevée – il faisait environ 34°C hier sur la zone -, de l’air très sec – de humidité autour de 20% -, et avant tout une végétation déjà extrêmement sèche qui s’enflamme très facilement. » 

Un long épisode de tramontane d’une dizaine de jours relevé à Narbonne depuis fin juillet a également contribué à l’assèchement des sols, préparant le terrain pour un incendie, pointe François Gourant.

Du côté des pompiers, la tramontane rend plus ardue la lutte contre le feu. C’est le vent qui apporte l’oxygène et favorise son développement. C’est à cause du vent que le feu gagne en intensité. Plus le vent est rapide, plus la propagation s’accélère.« On a affaire à tout instant à un vent extrêmement capricieux, qui est le principal ennemi des sapeurs-pompiers », insiste sur LCI le commandant Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. Il parle de ce vent tourbillonnant comme d’une « véritable bombe incendiaire », qui a accentué la propagation du sinistre depuis mardi après-midi et qui empêche les pompiers de s’approcher au plus proche des flammes. 

Le feu n’est toujours pas maîtrisé dans l’Aude et les conditions météorologiques prévues mercredi après-midi ne sont pas favorables, avec des rafales de vent qui devraient souffler à 45 km/h.

Victor GAUTIER

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