Des drapeaux palestiniens au fronton des mairies lundi, malgré de premières décisions de justice

Plusieurs maires ont maintenu leur intention de faire flotter lundi le drapeau palestinien au fronton de leur hôtel de ville. A Malakoff, Jacqueline Belhomme (Parti communiste français) a décidé de ne pas retirer le drapeau « avant mardi », malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du préfet des Hauts-de-Seine. Ce dernier a de nouveau saisi la juridiction et réclame cette fois une « astreinte financière ».

La bannière rouge, noire, blanche et verte devrait être exhibée au fronton d’autres mairies de la banlieue parisienne, telles Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes. « Il ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée », mais d’un « choix » fait au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine lors d’une Assemblée générale de l’ONU, fait valoir auprès de l’Agence France-Presse le maire socialiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Mathieu Hanotin.

Ce dernier suit ainsi une consigne donnée par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, à l’instar des maires de la commune voisine de Saint-Ouen, Karim Bouamrane – qui entend également déployer le drapeau israélien –, de Lille, Arnaud Deslandes, ou de Nantes, Johanna Rolland. Dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire communiste de Mauléon-Licharre, 3 000 habitants, qui avait affiché un drapeau palestinien dès vendredi, l’a en revanche retiré samedi après saisine de la justice administrative par le préfet.

Car le ministre de l’intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a donné consigne aux préfets dès la fin de semaine de faire respecter un « principe de neutralité des services publics », consigne d’ailleurs reprise par le juge administratif de Cergy-Pontoise pour motiver sa décision.

Si le centre, la droite et l’extrême droite se rangent derrière la doctrine de la Place Beauvau, la question divise à gauche : à Créteil, pas de drapeau au fronton de l’hôtel de ville, le maire socialiste, Laurent Cathala, estimant que « la première de ses responsabilités doit être de préserver la cohésion sociale au sein de la commune ». A Brest, la mairie, qui arbore le drapeau ukrainien depuis 2022, a choisi d’illuminer lundi le bâtiment aux couleurs de la Palestine. Benoît Payan, à la tête d’une majorité de gauche à Marseille, a, pour sa part, promis de poser lundi « un acte fort », sans en préciser la teneur, même s’il ne s’agira pas d’un pavoisement de drapeau.

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