Le processus de révision du plan local d’urbanisme de Paris (PLU), ce document majeur qui dit les règles de construction de la capitale, vient de franchir une étape cruciale. Dans un avis rendu le 9 juillet et publié lundi 29 juillet sur le site de la Ville, la commission d’enquête a rendu un avis favorable, à l’unanimité. Certes, « toutes les dimensions de l’urbanisme parisien ne sont pas résolues », écrivent les neuf commissaires enquêteurs, mais « le PLU bioclimatique va toutefois dans un sens très vertueux ».

Cet avis, qui valide des avancées juridiques fortes, est toutefois assorti d’une réserve, qui concerne les écoles privées, et de vingt recommandations. Ce n’est qu’une fois cette réserve levée que le texte sera soumis au Conseil de Paris, fin 2024. Une fois voté, le PLU entrera en vigueur dans la foulée.

« Cet avis favorable est une nouvelle étape dans l’adoption du nouveau PLU bioclimatique, s’est réjoui Lamia El Aaraje, la nouvelle adjointe chargée de l’urbanisme. [Celui-ci] permettra de graver dans le marbre la lutte contre le changement climatique et de poursuivre notre engagement en faveur du logement. » La révision du PLU, lancée au début de la mandature, doit aussi aider à ce que la ville qui a donné son nom aux accords de Paris soit neutre en carbone en 2050.

Renforcer le nombre de logements sociaux

Ce pavé d’un peu plus d’un millier de pages est la conclusion de l’enquête publique menée à l’automne 2023. Pas moins de 14 303 contributions ont été formulées par des habitants ainsi que par les différents acteurs de la ville (commerçants, associations, entreprises, syndicats). Parmi ces contributions, 6 000 avis concernent les établissements confessionnels.

Dans sa volonté de renforcer le nombre de logements sociaux dans la capitale, mais aussi de multiplier les espaces verts, la majorité – socialiste, communiste et écologiste – a « pastillé » un grand nombre de parcelles. Cette méthode inquiète les propriétaires sur le devenir de leur bien. Dans certains espaces, notamment lors d’une vente ou d’une demande de permis de construire, la Ville avertit qu’elle n’autorisera rien d’autre que des logements (pas de bureaux, donc) ; dans d’autres, il faudra végétaliser.

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Sur les parcelles de dix établissements d’enseignement privé, dont certains, comme le collège Saint-Michel des Batignolles (17e arrondissement de la capitale), aménagés dans des immeubles faubouriens, des pastilles logement ont été apposées. Parmi les dix, certains l’étaient d’ailleurs déjà depuis le PLU de 2006, sans que cela ne dérange qui que ce soit. Des milliers de personnes s’en sont cette fois émues. Certaines, d’ailleurs, en copiant-collant un message type que leur avait adressé la paroisse. Cette levée de boucliers a interpellé les commissaires enquêteurs, lesquels ont demandé que ces adresses soient supprimées de la liste.

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