La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le 10 septembre à Strasbourg.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé, mercredi 10 septembre à l’occasion de son discours annuel sur l’état de l’Union, « des sanctions contre les ministres extrémistes et les colons violents » en Israël et une suspension partielle de l’accord d’association UE-Israël, face à une situation « inacceptable » dans la bande de Gaza.

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Devant les eurodéputés à Strasbourg, Mme von der Leyen a reconnu qu’il serait toutefois « difficile » de trouver une majorité d’Etats membres pour adopter ces mesures.

« La famine causée par l’homme ne peut jamais servir d’arme de guerre », a-t-elle également souligné. Les Nations unies ont déclaré le 22 août qu’un état de famine sévissait dans certaines parties du territoire palestinien assiégé par Israël, une affirmation rejetée par Israël. Les récentes décisions prises par le gouvernement israélien, dont les derniers projets de colonisation en Cisjordanie qui risquent de la couper en deux, sont tout aussi « inacceptables », a ajouté la présidente de la Commission. « Tout cela témoigne d’une tentative claire de saper la solution à deux Etats », a encore dénoncé Mme von der Leyen.

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Mais les 27 pays membres de l’UE sont très divisés sur l’attitude à adopter face à Israël, depuis le lancement de sa guerre contre le Hamas après l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par ce mouvement islamiste palestienien. La Commission a par exemple proposé de suspendre un programme d’aide aux start-ups israéliennes, mais même cette mesure plutôt « indulgente », selon la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, n’a pu être adoptée faute de majorité. Mme von der Leyen veut cette fois aller plus loin en proposant de suspendre le volet commercial de l’accord d’association UE-Israël, une mesure réclamée de longue date par plusieurs Etats membres dont l’Espagne ou la Belgique.

L’UE est le premier partenaire commercial d’Israël. La suspension de l’accord n’empêcherait pas ces échanges mais suspendrait les droits de douane préférentiels ou leurs exemptions.

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L’UE veut utiliser les avoirs russes gelés pour un nouveau prêt à l’Ukraine

Par ailleurs, Mme von der Leyen a annoncé que l’UE allait utiliser les intérêts des avoirs russes gelés pour accorder un nouveau « prêt de réparation » à l’Ukraine. « Grâce aux soldes de trésorerie associés à ces actifs russes, nous pouvons accorder à l’Ukraine un prêt de réparation », a-t-elle dit, en référence aux intérêts. Mais « on ne touchera pas aux actifs eux-mêmes », a souligné la dirigeante de l’exécutif européen. « Cette guerre est celle de la Russie. C’est donc à la Russie de payer », a-t-elle également affirmé.

Le montant de ce « prêt de réparation » n’a pas été précisé, mais Mme von der Leyen a précisé que les risques associés devraient être portés « collectivement » par les 27. Quant à l’Ukraine, elle « ne remboursera le prêt qu’une fois que la Russie aura payé les dommages de guerre ».

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Les avoirs de l’Etat russe à l’étranger ont été gelés après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, en février 2022. La plus grande partie, quelque 210 milliards d’euros, se trouve en Belgique. Les 27 Etats de l’UE ont dans un premier temps décidé d’utiliser les intérêts générés par ces avoirs, soit plusieurs milliards d’euros par an, pour financer l’effort de guerre de l’Ukraine. Après des mois de discussions, les dirigeants du G7 avaient ensuite conclu un accord en octobre 2024 pour utiliser les intérêts générés par ces avoirs pour garantir un prêt en faveur de l’Ukraine, d’un montant de 45 milliards d’euros en ce qui concerne l’UE.

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Certains pays de l’UE jugent qu’il faut aller plus loin, en utilisant le capital lui-même, et pas seulement des intérêts. Mais une majorité d’Etats membres, dont la France, se montrent beaucoup plus prudents et soulignent qu’une saisie de ces avoirs se heurte à des obstacles juridiques et risque de déstabiliser l’euro en détournant de futurs investisseurs étrangers.

L’Europe doit « prendre son indépendance » au milieu d’un monde « hostile » et d’une « tempête » géopolitique qui va durer, a martelé Mme von der Leyen, affichant son soutien à la Pologne après l’interception de drones russes. La dirigeante a fustigé une « violation dangereuse » et « sans précédent » de l’espace aérien polonais par Moscou. « L’Europe défendra chaque centimètre carré de son territoire », a-t-elle lancé, appelant le Vieux continent à muscler encore son effort de défense, afin de se doter « de moyens stratégiques indépendants ».

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Le Monde avec AFP

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