• Jeudi, un groupe 150 jeunes israéliens a été interdit d’accès à un parc de loisir, malgré leur réservation.
  • Le propriétaire aurait justifié ce refus en raison de ses « convictions personnelles ».
  • On fait le point sur l’affaire.

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Le 20H

« Ce n’est pas notre conception de la dignité humaine. » Le gérant d’un parc d’activités de loisirs dans le sud des Pyrénées-Orientales a été placé en garde à vue pour « discrimination fondée sur la religion » après avoir refusé l’accès à un groupe de 150 jeunes vacanciers israéliens jeudi 21 août. Selon le service police-justice de TF1-LCI, âgés de 8 à 16 ans, ces touristes sont des enfants de militaires israéliens. Le gérant du centre de loisirs, situé à Porté-Puymorens, dans le sud du département des Pyrénées-Orientales, « a indiqué à ses interlocuteurs refuser l’accès à son établissement en raison de ‘convictions personnelles’« , précise le parquet de Perpignan dans son communiqué. 

Inconnu de la justice et « ne faisant pas l’objet de mauvais renseignements », le propriétaire, âgé de 52 ans, a été placé en garde à vue pour « discrimination fondée sur la religion dans le cadre de l’offre ou de la fourniture d’un bien ou d’un service », a indiqué le parquet, rappelant que ce délit est « puni d’une peine maximale de trois ans d’emprisonnement ». La garde à vue du gérant a été prolongée pour vingt-quatre heures supplémentaires.

Le gérant nie les accusations d’antisémitisme

De son côté, il réfute les faits et évoque une raison liée à un épisode orageux. La veille, il avait annoncé devoir fermer son parc pour « inspection des installations ». « Cette vérification est essentielle pour garantir votre sécurité et vous accueillir dans les meilleures conditions lors de votre prochaine visite », est-il inscrit dans le post Facebook. 

Le maire de la commune connaît le gérant depuis des années et l’imagine mal sélectionner ses clients en fonction de leur religion. « Ça me surprend parce que c’est quelqu’un qui n’a jamais étalé son opinion politique et il ne m’a jamais été rapporté que ce monsieur avait étalé son opinion politique ou fait preuve de discrimination. Jamais », assure Jean-Philippe Augé, maire sans étiquette de Porté-Puymorens (Pyrénées-Orientales) dans le reportage en tête de cet article. 

Une « enquête de flagrance » a été confiée à la brigade de recherche de la commune de Prades (Pyrénées-Orientales). Les gendarmes doivent désormais vérifier les dégâts mentionnés et s’assurer que la fermeture était nécessaire, comme l’explique le gérant. Mais déjà, l’affaire suscite l’émoi dans la communauté juive. Le ministre de l’Intérieur a également réagi. « La lutte contre l’antisémitisme doit redevenir une priorité nationale. Rien, absolument rien qui n’attise la haine des juifs ne doit être toléré ». « Ce n’est pas notre conception de la République, ce n’est pas notre conception de la dignité humaine », a déclaré Bruno Retailleau sur BFMTV. 

« J’espère que la justice sera très ferme. On ne peut rien laisser passer », a ajouté le ministre, jugeant que « les actes antisémites sont en train d’exploser ». Selon les derniers chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur, entre janvier et mai 2025, le nombre d’actes antisémites a doublé (+134%) par rapport à la même période en 2023. Cette affaire est intervenue dans un contexte de montée des tensions entre la France et Israël. Le Premier ministre israélien ayant accusé Emmanuel Macron « d’alimenter le feu antisémite » en France avec son intention de reconnaître l’État palestinien.

La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Lise CLOIX, Maurine BAJAC et Théo THOMAS

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