Ambassade américaine à Caracas, le 5 septembre 2025.

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, affirme que ses services de sécurité ont déjoué un complot visant l’ambassade américaine à Caracas, accusant des « extrémistes de droite » d’avoir voulu y placer des explosifs. Cette annonce intervient alors que la tension monte entre Caracas et Washington, sur fond de déploiement de navires de guerre américains dans les Caraïbes.

« C’était une action de provocation », a déclaré lundi soir le président vénézuélien Nicolas Maduro à la télévision. Il a assuré que « deux sources » avaient fourni des informations concordantes sur la « possibilité qu’un groupe terroriste local place une charge explosive à l’ambassade des Etats-Unis à Caracas ». Selon lui, « c’est une opération typique de fausse bannière », une ruse consistant à agir sous une fausse identité pour tromper les observateurs.

Le président a poursuivi : « On pourrait l’appeler une opération typique de provocation pour ensuite créer un scandale et utiliser le pouvoir de communication à travers les réseaux et les médias pour blâmer le gouvernement bolivarien et commencer une escalade de confrontation (…) où l’on n’entendra que le crépitement des mitrailleuses et des missiles. »

Lire aussi | Les Etats-Unis annoncent avoir frappé un bateau de narcotrafiquants présumés au large du Venezuela, tuant quatre personnes

« Sécurité renforcée »

Le pouvoir vénézuélien accuse régulièrement l’opposition de complots, qu’ils soient réels ou imaginaires. Mais malgré les différends persistants avec les Etats-Unis, Nicolas Maduro a souligné que l’ambassade américaine à Caracas restait protégée « conformément (…) au droit international par notre gouvernement. L’ambassade des Etats-Unis au Venezuela est considérée comme territoire américain », a-t-il insisté, précisant que la « sécurité avait été renforcée » autour des bâtiments.

Dans le même temps, le pouvoir a organisé une marche qui s’est achevée devant le siège des Nations unies dans la capitale. Les manifestants ont exprimé leur rejet de la présence des navires de guerre américains proches des eaux territoriales et des accusations de narcotrafic lancées par le président américain Donald Trump.

« Nous ne sommes pas un narco-État, nous sommes bolivariens », pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies lors du rassemblement. « Nous voulons dire (…) à M. Trump qu’il retire ses navires (et) ses batteries de missiles, car ce n’est pas un pays narcotrafiquant, c’est un pays qui lutte contre le narcotrafic », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Manuel Ladera, un travailleur aéroportuaire de 62 ans.

Lire aussi | Le Venezuela dénonce l’« incursion illégale » d’avions de chasse américains

« C’est un secret »

Depuis la rupture des relations diplomatiques en 2019, l’ambassade américaine à Caracas est quasiment vide, à l’exception de quelques employés. Sur les réseaux sociaux, une rumeur persistante affirme que Maria Corina Machado, cheffe de l’opposition entrée dans la clandestinité après la présidentielle de juillet 2024, y aurait trouvé refuge. L’intéressée n’a jamais révélé à l’AFP où elle se trouvait, et aucune autorité vénézuélienne ou américaine n’a confirmé ces rumeurs.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

Newsletter

« A la une »

Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »

S’inscrire

Le Monde Application

La Matinale du Monde

Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer

Télécharger l’application

Newsletter abonnés

« International »

L’essentiel de l’actualité internationale de la semaine

S’inscrire

Le ministre de l’intérieur et de la justice, Diosdado Cabello, avait laissé entendre mi-septembre que Mme Machado se trouvait dans les locaux de l’ambassade américaine. « Elle est à Valle Arriba, dans une grande maison, où ils disent qu’il n’y a personne, mais il y a quelqu’un (…) mais ne le dites à personne parce que c’est un secret », avait-il ironisé. L’ambassade des Etats-Unis est justement située dans la zone de Valle Arriba.

L’opposition revendique la victoire à la présidentielle de 2024, dénonçant une fraude. La réélection de Nicolas Maduro n’a pas été reconnue par Washington, ni par une grande partie de la communauté internationale.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le Venezuela prêt à décréter l’état d’urgence pour faire face aux menaces américaines

Vendredi, Washington, qui a déployé des navires militaires dans la mer des Caraïbes dans le cadre d’une opération antidrogue, a lancé une nouvelle frappe sur un bateau de narcotrafiquants présumés au large des côtes du Venezuela, tuant quatre personnes. Cela porte à au moins quatre les frappes visant de telles embarcations, faisant au moins 21 morts.

Nicolas Maduro a dénoncé vendredi une « agression armée » des Etats-Unis, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme un prétexte « pour imposer un changement de régime » et s’emparer des réserves de pétrole parmi les plus importantes au monde. Le gouvernement vénézuélien avait par ailleurs condamné jeudi l’« incursion illégale » de chasseurs américains dans une zone sous son contrôle aérien.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version