Un internaute assure que les achats sur Amazon polluent moins que ceux en magasin.
Une publication qui s’appuie sur les simulations de l’Ademe.
Des résultats à nuancer et replacer dans le contexte.

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L’info passée au crible des Vérificateurs

Et si les achats en ligne étaient en réalité vertueux ? C’est ce qu’affirme un internaute ce dimanche 4 mai. Dans une publication sur X, il assure qu’acheter « sur Amazon est plus écolo que d’aller faire du shopping”. « C’est l’Ademe qui le dit », souligne-t-il (nouvelle fenêtre), photo à l’appui. Sur celle-ci, on découvre qu’une livraison à domicile consommerait l’équivalent de 0,75 kilogramme de CO2, contre neuf fois plus en se rendant en magasin. Nous avons vérifié.

Les magasins pâtissent de leur consommation énergétique

C’est bien la conclusion que l’on trouve dans un rapport (nouvelle fenêtre)de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), publié en avril 2023. Dans celui-ci, l’agence chargée de la maîtrise de l’énergie en France examine précisément les impacts environnementaux du commerce en ligne, prenant en compte la logistique, le transport et les déplacements. Ainsi, elle estime que pour une livraison à domicile, une seule et même paire de chaussures aura émis l’équivalent de 516 grammes de CO2 contre plus de 1600 pour la même paire récupérée en magasin. 

Des résultats qui doivent toutefois être nuancés. Ici, l’Ademe étudie en effet 14 scénarios d’achats différents, ajoutant la possibilité d’un retour après une livraison, d’un déplacement en magasin à vélo ou encore d’un retrait en « click and collect » (nouvelle fenêtre) sur le chemin du retour après le travail. 

Dans l’exemple cité ci-dessus, l’hypothèse retenue est donc celle d’une livraison à domicile réussie et après laquelle le client ne renvoie pas la paire. Elle est comparée au cas dans lequel un consommateur se rendrait en voiture dans un magasin situé à dix kilomètres de sa résidence, dans le seul objectif d’effectuer cet unique achat. Or, en modifiant ces quelques paramètres, le constat change drastiquement. Un consommateur qui se rend dans son magasin préféré à vélo polluera moins que celui qui attend son colis Amazon chez lui. 

Faire du shopping reste toutefois plus polluant en prenant les transports en commun (nouvelle fenêtre). Et ce pour une raison simple. Si le « mode de déplacement du consommateur », présente une contribution « non négligeable » dans le calcul, ce qui domine l’empreinte carbone d’un achat en magasin est sa « consommation énergétique », rappelle l’Ademe. Elle sera nécessairement plus importante que celle d’un entrepôt de stockage.

Néanmoins, cette analyse bascule si l’on prend en compte des colis livrés par voie aérienne (nouvelle fenêtre). « Le recours au mode aérien plutôt qu’au mode routier engendre un impact carbone d’un ordre de grandeur 25 fois plus élevé en kilomètre parcouru ». Ainsi, avec un colis qui serait livré par avion sur moins de 800 kilomètres, partant par exemple de Paris pour rejoindre Nice, l’empreinte carbone de ce transport serait équivalente à celle d’un déplacement en magasin avec sa voiture pour faire au moins deux achats. Pour en savoir plus sur l’impact environnemental des modes d’achat, l’Ademe propose un simulateur (nouvelle fenêtre)dans lequel chaque option est envisagée.

Cet outil de l’Ademe permet de calculer l’impact de nos modes d’achat – Ademe

En résumé, il est vrai que la livraison à domicile depuis un espace de stockage accessible par la route est le mode d’achat le moins polluant selon les calculs de l’Ademe, car il permet de regrouper les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, plusieurs facteurs peuvent alourdir son impact environnemental, comme le suremballage des produits, les retours de colis ou le recours à un avion. A contrario, se rendre en magasin peut être avantageux dans le cas d’un commerce situé sur un trajet déjà prévu ou qui serait réalisé à pied ou à vélo. Ce ne sont donc pas les achats sur Amazon en tant que tels qui sont vertueux. Tout dépend du chemin parcouru par le produit et le mode d’achat choisi par le client.

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Felicia SIDERIS

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