Des pays comme la Russie, la Chine et les États-Unis utilisent les jeux vidéo comme outils d’influence.
Certains titres comme le récent « African Dawn » et « Syrian Warfare » mêlent propagande et fausses informations.
Samira El Gadir analyse ce phénomène sur le plateau du 20H de TF1.
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L’info passée au crible des Vérificateurs
Si leur objectif est avant tout de divertir, certains jeux vidéo sont beaucoup moins innocents que d’autres. Ils peuvent même être utilisés comme de véritables supports de propagande, qui instillent souvent de fausses informations. Parmi ces outils d’influence destinés à propager une idéologie, on compte notamment le jeu en ligne « African Dawn », lancé en juillet dernier, qui propose une mission : mener le Burkina Faso vers « un avenir radieux » , après un coup d’État en 2022 .
Comme l’explique Samira El Gadir dans la vidéo ci-dessus, pour gagner, le joueur devra « lutter contre le terrorisme », « organiser des élections » et « développer le commerce extérieur ».
Un jeu contre la France et les États-Unis
À chaque étape, deux options s’offrent aux utilisateurs. La première est de chercher le soutien des Russes, un choix valorisé, puisqu’il permet de gagner des points. La seconde implique de choisir les Français et les Américains, une option qui pénalisera le joueur. Dans « African Dawn », la France est explicitement accusée de piller « les ressources locales » quand la Russie, elle, intègre les programmes scolaires. Finalement, ce n’est pas le Burkina Faso qui gagne, mais bien les Russes. Ce jeu vidéo a justement été développé par une agence de presse russe et d’anciens membres de Wagner, précise Samira El Gadir.
Les Russes n’en sont pas à leur coup d’essai. En 2017, ils avaient déjà sorti « Syrian Warfare », un jeu de stratégie sur la guerre en Syrie développé pour valoriser Bachar al-Assad, alors président du pays .
Faire rayonner une culture
En face, les Occidentaux ripostent et se servent, eux aussi, des jeux vidéo. L’armée américaine est d’ailleurs la pionnière dans ce domaine. Le titre « America’s Army », sorti en 2002, fait par exemple la part belle aux soldats américains dans le but de recruter. N’oublions pas non plus la franchise « Call of Duty », un best-seller qui propage une vision américaine du monde, quitte à réécrire l’Histoire, notamment sur la guerre en Irak.
Les Chinois investissent, eux aussi, des millions de dollars dans ces jeux, à l’image de « Black Myth : Wukong », pour faire rayonner leur culture, avec les légendes locales. Les Français font la même chose avec « Assassin’s Creed : Unity » et ses images idéalisées du Paris médiéval.
La pratique est efficace, puisque le monde compte trois milliards d’utilisateurs de jeux vidéo. Soit presque la moitié de la population mondiale.
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