- La France est au bord du gouffre en matière de dette, selon le Premier ministre démissionnaire.
- Le pays n’aurait pas connu de « budget à l’équilibre depuis 51 ans » : nous avons vérifié.
Suivez la couverture complète
L’info passée au crible des Vérificateurs
Après un marathon médiatique de plusieurs jours, François Bayrou a pris une dernière fois la parole en tant que Premier ministre, lundi 8 septembre. À l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement, désormais démissionnaire, a répété combien les finances publiques présentaient un grave niveau de déficit. C’est simple, « il n’y a pas eu de budget à l’équilibre depuis cinquante-et-un ans »
en France, a-t-il affirmé face aux députés.
Le dernier budget non déficitaire remonte à 1974
Nous avons vérifié ses dires. Cela revient à regarder depuis quand la France est en situation de déficit public. D’après la définition retenue par l’Insee (nouvelle fenêtre), le déficit correspond au « solde du compte de capital des administrations publiques »
, et donc à la différence entre les dépenses et les ressources. Il est souvent présenté en points de produit intérieur brut (PIB), précise l’institut statistique. Tous les ans, la France présente donc un budget avec un solde excédentaire ou déficitaire.
D’après les comptes mis à disposition par l’Insee (nouvelle fenêtre), la France affiche un budget déficitaire chaque année depuis 1975. Comme l’affirme François Bayou, cela fait bien cinquante-et-un ans que le pays n’a pas connu de budget à l’équilibre. Plus précisément, le dernier connu est celui de 1974, avec un léger excédent de 0,1 de point de PIB. Le budget de 1974 présente alors « un solde positif de 8,5 milliards de francs de l’époque, l’équivalent de 6,7 milliards d’euros environ aujourd’hui »,
comme le rappelle la Fondation Ifrap (nouvelle fenêtre). L’année suivante est bien différente, avec le premier choc pétrolier qui signe la fin de trente ans de croissance économique. Le déficit public monte alors à 2,9% du PIB, toujours selon l’Insee.
Depuis, le pays n’a jamais connu de solde positif de son budget. Pour l’INA, l’institut d’archives audiovisuelles, l’année 1975 marque même le début des « Quarante piteuses », en opposition à la période des « Trente Glorieuses ».
Rappelons que pour l’année 2025, Bercy vise (nouvelle fenêtre) une « réduction du déficit public à 5,4 % du PIB, une cible ambitieuse mais nécessaire ».
Pour rappel, le traité européen de Maastricht dispose que le déficit public des États membres de l’UE ne doit pas excéder 3% du PIB.
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N’hésitez pas à nous écrire à l’adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur X : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.