Les promeneurs devront-ils obligatoirement porter une tenue fluo pour leurs sorties en forêt lors des périodes de chasse, à partir du 1er janvier 2025 ?
C’est la rumeur qui circule sur les réseaux sociaux, relayées par des élus locaux.
Mais ce jeudi, le ministère de la Transition écologique dément et dénonce une rumeur « sans aucun fondement ».

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L’info passée au crible des Vérificateurs

Pour se promener en forêt ou faire du trail en période de chasse, faudra-t-il bientôt porter une tenue fluorescente ? Une publication indiquant qu’un décret du gouvernement sera bientôt publié pour une entrée en vigueur de la mesure le 1ᵉʳ janvier 2025 est partagée sur les réseaux sociaux, y compris par des élus locaux. Elle est issue d’un site spécialisé sur le trail, u-trail, qui a publié, le 5 novembre, un article titré « Entrée en vigueur du port obligatoire de tenues fluo pour les traileurs et les promeneurs en période de chasse à compter du 1er janvier 2025 ». Ce dernier assure que cette initiative est souhaitée par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher , pour « renforcer la sécurité des traileurs et des promeneurs (…) suite à une série d’accidents inquiétants »

Le non-respect du décret imposant le port de tenue fluo pendant les périodes de chasse serait sanctionné pour les randonneurs et les traileurs d’une amende de 150 euros. L’article peut sembler sérieux… Il cite même un porte-parole du ministère et assure, là encore, citation de son président à l’appui, que la Fédération nationale des chasseurs est favorable à cette mesure. Mais attention, tout cela est faux !

Le gouvernement « dément »

« Le Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques dément avec la plus grande vigueur la rumeur qui circule sur les réseaux sociaux indiquant la sortie prochaine d’un décret imposant le port obligatoire de tenues fluorescentes pour les traileurs et les promeneurs en période de chasse à compter du 1er janvier 2025 », a-t-il indiqué ce jeudi matin à la presse, dénonçant une rumeur « sans aucun fondement ».

Le ministère rappelle que « la règle de sécurité existante prévue par le Code de l’environnement concernant le port d’un gilet fluorescent ne s’applique qu’aux chasseurs en action collective de chasse à tir au grand gibier, et peut être étendue à d’autres actions de chasse selon les dispositions locales du Schéma départemental de gestion cynégétique ».

Un article parodique

Quelques indices permettaient pourtant de comprendre que cette publication n’était pas sérieuse. Le site qui la relaye se vante, sur son compte X, d’être un « média indépendant qui revendique sa liberté d’expression ». Aussi, l’article en question a été classé dans une rubrique baptisée « Goratrail », clin d’œil évident au média satirique et parodique « Le Gorafi ». D’ailleurs, en faisant un tour dans cette rubrique, on comprend tout de suite son caractère caricatural. On trouve par exemple des articles titrés : « Carcassonne : un traileur souffre de tendinites, il décide de courir sur les mains », ou encore « Chamonix : un lycée crée un bac ‘influenceur trail' »

Mais si certains sont tombés dans le panneau, c’est parce que ces dernières années, les incidents graves entre chasseurs et promeneurs se multiplient. Le plus récent date d’il y a quelques jours. Fin octobre, dans le Var, un homme qui cueillait des champignons s’est fait tirer dessus par un chasseur de 82 ans qui participait à une battue aux sangliers. Il a dû être amputé de la jambe. Sur la saison 2023-2024, 97 accidents de chasse (« toute blessure corporelle survenue par arme à feu dans le cadre d’une action de chasse ») ont été recensés, contre 78 l’an dernier, dont 6 mortels, uniquement parmi les chasseurs. Toutefois, la tendance sur 20 ans reste clairement à la baisse, notamment pour les accidents mortels.

Le gouvernement avait présenté l’an dernier un plan visant à mieux sécuriser la chasse. Il a principalement débouché sur la création d’une contravention réprimant la chasse en « état d’ivresse manifeste ». Une mesure jugée très insuffisante par certaines associations, qui accusent l’État d’« inaction » sur les risques liés à la chasse. Elles réclament notamment une interdiction de la chasse le week-end et des tirs à proximité des habitations.

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Justine FAURE

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