Aux États-Unis, l’épidémie de grippe aviaire a provoqué une pénurie d’œufs et l’explosion de leur prix.
Si bien que les douanes saisiraient désormais plus d’œufs que de fentanyl aux frontières.
Une information authentique, mais à nuancer.

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L’info passée au crible des Vérificateurs

Donald Trump a fait de la lutte contre le fentanyl un argument de campagne. Mais une fois de retour à la Maison Blanche, il aurait un tout autre problème aux frontières. D’après plusieurs publications devenues virales depuis ce lundi 17 mars, les douanes américaines auraient révélé que leurs agents « arrêtent plus de personnes faisant entrer des œufs en contrebande aux États-Unis que du fentanyl », cette drogue cinquante fois plus forte que l’héroïne. « Cela pourrait être drôle si ce n’était pas si alarmant », ironise une publication d’un compte pro-démocrate. 

Des données à prendre avec précaution

Il s’agit d’une information en partie confirmée par le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP). Dans les données (nouvelle fenêtre) mises en ligne par cette agence, notamment chargée de la lutte contre l’introduction de produits non autorisés, on découvre que, depuis le début de l’année, les agents ont recensé bien plus d’incidents impliquant des produits à base d’œufs que du fentanyl. Les statistiques font ainsi état de 413 saisies de fentanyl depuis le début de l’année, contre près de 5.940 produits à base d’œufs interceptés durant cette période. Dans des territoires comme San Diego, à la frontière mexicaine, les saisies de ces produits alimentaires ont même augmenté de 158% en raison de la flambée (nouvelle fenêtre) des prix sur le marché américain. 

Or, les États-Unis ont temporairement interdit l’importation (nouvelle fenêtre)d’œufs crus ou frais en provenance du Canada, du Mexique et de certains autres pays en raison de « l’épidémie de grippe aviaire hautement pathogène », comme le précise le service d’inspection sanitare (nouvelle fenêtre).

Toutefois, les autorités n’évoquent aucun réseau de trafic et ne font pas état d’arrestations. Elles réfutent même l’utilisation du terme « contrebande ». En réalité, peu de personnes qui se présentent à la frontière avec cette marchandise « tentent d’échapper délibérément » aux douanes. « La grande majorité des interceptions d’œufs proviennent de voyageurs qui les déclarent lorsqu’on leur demande », a ainsi déclaré un porte-parole de l’agence dans la presse américaine (nouvelle fenêtre). Il ne s’agit donc pas d’une marchandise volontairement dissimulée. 

En résumé, s’il y a bien une explosion des saisies d’œufs par les services de douane, on ne peut pas parler de la création d’un réseau parallèle. Il s’agit plutôt de voyageurs ignorant tout simplement la réglementation en place à ce sujet depuis le début de cette épidémie qui touche de plein fouet les volailles.

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Felicia SIDERIS

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