• La loi agricole Duplomb, qui porte notamment une mesure de réintroduction à titre dérogatoire d’un pesticide néonicotinoïde, fera l’objet d’un ultime vote à l’Assemblée nationale mardi 8 juillet prochain.
  • Fabrice

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Notre planète

Jadis, un humoriste français avait indiqué qu’il y avait deux sortes de justice : « Vous avez l’avocat qui connaît bien la loi, et l’avocat qui connaît bien le juge« . Aujourd’hui, il y a deux sortes de démocratie : vous avez les citoyens qui votent, et les lobbys qui font les lois. Le 8 juillet, la France devrait réautoriser les néonicotinoïdes tueurs de biodiversité et activateurs de cancers à grande échelle. À Bruxelles, une poignée d’entreprises, sous la pression de leurs actionnaires américains, sont en train, dans le cadre du projet de loi Omnibus (destruction du GreenDeal), de nous emmener à Très Grande Vitesse dans le chaos climatique. En mai, les zones à faibles émissions (ZFE) ont été supprimées et la loi zéro artificialisation nette (ZAN) a été vidée de sa substance… Depuis six mois, la liste des reculs des mesures environnementales est longue comme le bras, au nom de quoi ?

L’environnement serait un frein à la liberté d’entreprendre, grèverait la compétitivité et surtout, serait perçu comme punitif par nos concitoyens. Il est plus qu’urgent de dénoncer ces mensonges incarnés par des individus aussi lâches qu’incompétents. L’explosion des maladies chroniques (+80% de cancers en moins de 30 ans pour les moins de 50 ans !) due à la mal bouffe, à la mauvaise qualité de l’air et de l’eau n’a-t-elle rien de punitif ? C’est juste mortel. L’enchainement des canicules (+ de 200.000 morts en Europe depuis 2020 selon l’OMS) rend l’existence invivable pour des millions de gens qui ne passent pas leur vie dans des bureaux climatisés. L’anéantissement de la biodiversité prépare le terreau des futurs « COVID », ce qui va nous générer des expériences éminemment « récréatives » !

L’écrasante majorité des salariés dans les entreprises veulent une régulation forte pour sortir enfin de l’économie linéaire écocide, qui ne produit in fine que des déchets. Il n’y aura pas d’innovation sans contrainte. Et pour faire accepter la régulation, nous avons besoin de faire de la pédagogie, de combattre les sophismes et le simplisme des promoteurs de l’économie de la mort au profit de quelques nantis.L’Europe ne dispose pas de suffisamment de ressources naturelles pour relancer une industrie compétitive mondialement. Notre salut passera uniquement et exclusivement par la mutation des modèles économiques de nos entreprises, vers une approche de fonctionnalité à visée régénérative.

Autrement dit des modèles qui privilégient :

– L’éco-conception et la haute durabilité des produits pour en faire des banques de matériaux pour le futur. C’est comme cela que nous rétablirons notre souveraineté.

– La location et la haute intensité d’usage, en BtoB et BtoC, plutôt que la possession pour en finir avec la sous-utilisation chronique des produits génératrice de gaspillages.

La restauration massive des puits de carbone et biodiversité, car c’est la meilleure façon de nous protéger des drames à venir associés au réchauffement climatique.

Fabrice BONNIFET

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