Victor Wembanyama, qui a « eu peur de ne plus pouvoir jouer au basket », de retour avec les San Antonio Spurs

Victor Wenbaynama n’a pas voulu précipiter son retour. Victime d’une thrombose veineuse profonde – un caillot empêchant la circulation du sang – à l’épaule droite en février, quatre jours seulement après sa première sélection au All-Star Game de la ligue nord-américaine de basket-ball (NBA), l’intérieur français a été contraint de s’éloigner des parquets pendant cinq mois. Une longue période d’absence pour le basketteur français des San Antonio Spurs, qui évoluait en NBA depuis seulement un an et demi. « J’ai eu la peur de ne plus pouvoir jouer au basket », confie Wembanyama dans un entretien à L’Equipe publié lundi 14 juillet.

Après un long repos forcé, le Français de 21 ans fait son retour à l’entraînement collectif avec son équipe lundi. « Je suis officiellement autorisé à reprendre. C’est tout frais, j’ai eu la validation du staff médical », a confirmé, soulagé, l’intérieur des Spurs, qui participe actuellement à un stage de cohésion d’équipe à Las Vegas (Nevada). « Ma blessure aura été une aventure, évidemment, mais le plus dur est passé. Je vais beaucoup mieux aujourd’hui, physiquement et mentalement. »

Si son retour se fait « dans les temps » et même « en avance » par rapport à d’autres joueurs qui ont eu connu ce type de blessure, pas question pour Victor Wembanyama de courir le moindre risque et de revenir à la compétition trop tôt. Le joueur a donc renoncé à participer à l’Euro 2025 avec l’équipe de France, en août. « C’était trop tôt dans son protocole de reprise », avait concédé Boris Diaw, le manageur général des Bleus.

Retraite spirituelle en Chine

Interrogé, le vice-champion olympique assume ce forfait. « C’est une décision que j’ai officialisée tout seul auprès des coachs de l’équipe de France. Mais je l’ai prise après avoir consulté tous les staffs médicaux », explique Wembanyama. Avant de poursuivre : « Quand on a un problème de santé aussi grave dans la vie en général, pas forcément en tant que basketteur, on ne peut pas se permettre de prendre des risques. J’aurais beaucoup aimé que ma rééducation se passe plus vite. Mais sans certitudes, je ne pouvais pas participer à l’Euro. »

L’ancien joueur des Metropolitans 92 demeure confiant quant aux chances des Bleus dans la compétition. « Je reste convaincu qu’on peut gagner le tournoi, même sans moi, Evan [Fournier] et Rudy [Gobert] », qui ont également déclaré forfait pour l’Euro.

Durant sa période de convalescence, « Wemby » n’a pas chômé. Le natif du Chesnay (Yvelines) a été aperçu dans un temple Shaolin en Chine, à Zhengzhou, pour une retraite spirituelle avec le préparateur physique français qui le suit chez les Spurs, Guillaume Alquier. « On a été initiés sur place à la vie de moine guerrier, qui allie le bouddhisme et la pratique intensive du kung-fu. On découvrait des mouvements qu’on n’avait jamais faits dans nos vies. C’était plus de 1 000 coups de pied à faire par jour, des sauts, des exercices d’équilibre, des étirements… C’était l’occasion d’améliorer les capacités de mon corps, la palette de mouvements qu’il était capable de faire », confie le basketteur, devenu officiellement moine à l’issue de son séjour. « Avec ce qui m’est arrivé (…), ma vision a changé sur beaucoup de choses. J’ai eu envie de profiter de la vie, d’expérimenter plein de choses sans me demander à chaque fois s’il y avait des caméras autour de moi. »

Avant de renouer avec le championnat NBA, en octobre, l’intérieur français affiche des ambitions toujours aussi élevées. Lors de la saison 2024-2025, il visait une qualification en playoffs, mais sa blessure a rapidement contraint la franchise texane à revoir ses objectifs. Les Spurs de San Antonio ont ainsi terminé à la 13^e place du classement de la conférence Est (les huit premières équipes de chaque conférence sont qualifiées pour les playoffs). Récemment, la franchise s’est séparée de son meneur expérimenté, Chris Paul (40 ans), et de son entraîneur emblématique, en poste depuis 1996, Gregg Popovich, victime d’un AVC en novembre 2024. Malgré ces départs susceptibles de freiner la progression de la franchise texane, Victor Wembanyama reste ambitieux.

« Pour la saison prochaine, j’espère qu’on se qualifiera en playoffs. Et ça sans avoir besoin d’attendre la dernière journée. On est tous en train de grandir, de vivre des expériences diverses. Est-ce que ce sera assez pour la saison prochaine ? Je pense que oui », témoigne le Français, convaincu que sa blessure sera une expérience bénéfique pour lui ainsi que pour sa franchise, avec laquelle il souhaite s’inscrire dans la durée. « C’est évidemment mon rêve de faire toute ma carrière dans une seule franchise », a concédé le Français, débarqué sur le sol texan en 2023.