Igor Kirillov, un haut responsable de l’armée russe, a été tué mardi dans une explosion à Moscou.
L’attentat, revendiqué par Kiev, a été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux.

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Guerre en Ukraine : mille jours depuis l’invasion russe

Un attentat en plein cœur de Moscou. C’est ce que Kiev a revendiqué ce mardi après l’explosion qui a tué Igor Kirillov et son assistant. Un acte inédit : jamais les services ukrainiens n’étaient parvenus, depuis le début de la guerre en 2022 , à atteindre un tel responsable de l’armée russe.

C’est dans le sud-est de la capitale, sur l’avenue Riazanksi, que les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont neutralisé le haut gradé. Plus précisément à l’extérieur d’un immeuble résidentiel, duquel les deux hommes sont sortis. C’est à ce moment-là qu’un explosif scotché sur une trottinette électrique, selon l’agence Tass, a été déclenché. C’est d’ailleurs ce que montrent les images de l’attentat : ce dernier a été filmé et relayé sur X pour le Kyiv Post, comme le montre la vidéo en tête de cet article.

« Une opération rudimentaire »

« C’est une opération audacieuse, mais assez rudimentaire, un peu à l’ancienne« , a jugé sur LCI Vincent Crouzet. Selon cet ancien agent de la DGSE, environ 300g de TNT auraient été utilisés, « avec un dispositif de mise à feu sur impulsion électrique, peut-être avec un téléphone portable. Ce n’est pas simple à mettre en place, mais signifie que des équipes sont venues en amont repérer les lieux et prendre connaissance des horaires de la cible ». D’après un journaliste de l’AFP sur place, les vitres de plusieurs appartements ont été brisées par l’explosion, et un cordon de policiers a été déployé aux alentours. L’entrée de l’immeuble a été fortement endommagée.

Si le Kremlin n’a pas encore réagi, le SBU, lui, a aussitôt revendiqué l’attentat. Kiev avait d’ailleurs ce général dans son viseur : il avait été accusé lundi de « crimes de guerre » pour avoir ordonné l’utilisation d’armes chimiques contre les troupes ukrainiennes.

L’unité que dirigeait le général Kirillov, 54 ans, ne s’occupe pas de l’arsenal nucléaire détenu par la Russie. L’homme était pourtant un protagoniste de la guerre en cours depuis deux ans : il était celui qui « parlait, lors de ses briefings, des laboratoires d’armes biologiques américains en Ukraine« , dont Moscou accuse Washington, rappelle le journal Kommersant sur son site. 

En poste depuis avril 2017, Igor Kirillov a été sanctionné en octobre par Londres pour le déploiement présumé d’armes chimiques en Ukraine. Un véritable fléau sur le champ de bataille : depuis février 2022, plus de 4.800 cas d’utilisation de « munitions chimiques » par l’armée russe ont été recensés, avait ainsi assuré le SBU. Selon ce dernier, « plus de 2000 militaires » ukrainiens ont dû être hospitalisés avec divers degrés d’empoisonnement chimique sur la même période. Les autorités russes ont rejeté ces accusations à plusieurs reprises, les qualifiant d' »absurdes« .

Le gouvernement britannique lui reprochait aussi d’être un « important porte-parole de la désinformation du Kremlin, répandant des mensonges pour masquer le comportement honteux et dangereux de la Russie« .


T.G.

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