Avec l’érosion qui touche le littoral, 450.000 logements pourraient devenir inhabitables en France d’ici à la fin du siècle.
Pour la première fois, en Loire-Atlantique, un établissement qui accueille des personnes dépendantes va devoir déménager pour cette raison.
Le 20H de TF1 s’est rendu sur place.

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Érosion du littoral : des milliers de logements menacés

C’est une petite ville dans la ville, au bord de l’eau. Ici, à Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique), une résidence accueille des personnes âgées, des adultes et des enfants en situation de handicap. Ce lieu, construit il y a 150 ans, est menacé par la montée des eaux. « Le changement climatique, il est là, il est irréversible et il s’accélère« , souligne Ombeline Accarion, vice-présidente (écologiste) du département et en charge du handicap. Au total, 500 personnes vont devoir déménager.

Des risques de submersion qui s’aggravent

La directrice de ces établissements, Véronique Dupré, a été confrontée deux fois ces derniers mois à une menace de submersion marine. « Ce bâtiment a été inondé à deux reprises, montre-t-elle dans le reportage du 20H à retrouver en tête de cet article. On avait plus de sécurité incendie, plus d’électricité, de chauffage… » À l’intérieur de ce bâtiment ancien, 20 résidents, parfois avec des handicaps lourds, ont dû être évacués en urgence. Pour la responsable, chaque tempête est source d’angoisse. « Lorsqu’on sait que le département est en vigilance orange pour le risque de submersion, on n’est pas serein du tout« , confirme-t-elle. 

Leur seul bouclier aujourd’hui ? Une digue, qui vient d’être rehaussée de 15 centimètres. Mais pourra-t-elle protéger éternellement ce lieu des assauts de l’océan ? « On sait déjà que dans quelques années, ce ne sera pas assez, balaie Ombelline Accarion. La tempête du siècle, tous les cinq ans, il y en a une nouvelle. Là, j’espère qu’on a au moins gagné dix ans. » Pour les autorités, il n’est pas question de prendre le moindre risque. Le grand déménagement a donc déjà commencé. Une centaine de personnes de cet Ehpad a été déjà relogée à quelques kilomètres, loin de la côte, dans un établissement tout neuf.

« À moins d’un tsunami… »

Véronique Doré pourrait en quelque sorte être considérée comme l’une des premières déplacées climatiques de Loire-Atlantique. « Ici, la mer est loin, elle ne pourra jamais arriver, à moins d’un tsunami !« , plaisante-t-elle. Les autres résidents seront progressivement relogés sur trois sites. Mais certains d’entre eux, ainsi que leurs familles, s’y opposent. « Moi, je suis bien ici, c’est ma maison« , lance ainsi Aurélien. « Je n’ai pas envie de partir, de quitter cet endroit magnifique« , poursuit Romain. 

Les syndicats du personnel se sont aussi positionnés contre ce projet, estimé à 100 millions d’euros. Selon eux, cet argent pourrait être utilisé autrement, par exemple pour rénover les bâtiments les plus éloignés du littoral, les moins soumis au risque d’inondations.


T.A. | Reportage TF1 : Pierre CORRIEU, Vincent PIERRON et Karine BETUN

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