Les policiers du Raid ont été mobilisés ce lundi 20 janvier, dans la soirée, dans le quartier Bon Voyage, à l’est de Nice.
Un commando armé de kalachnikovs a ouvert le feu, sur fond de guerre entre narcotrafiquants.
Les habitants craignent l’escalade.

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Le 20H

Depuis quatre jours, les habitants du quartier Bon Voyage, à l’est de Nice, peinent à trouver le sommeil. « Tous les soirs, il y a des tirs, il y a des tirs, il y a des tirs. Des jeunes avec des kalachnikovs qui tirent en l’air. Pour faire peur, dire : ‘on est là, on va prendre la place' », confie un habitant, sous couvert d’anonymat, au 20H. 

Vendredi 17 janvier, au soir, une première rafale à l’arme lourde a été tirée dans le quartier, puis une autre lundi. « On n’est pas à l’abri malheureusement d’un tir malencontreux et donc d’une balle perdue », souligne un autre habitant.

Cinq interpellations

Ce secteur est longtemps resté dans l’ombre du tristement célèbre quartier des Moulins, plus à l’ouest, où les règlements de comptes sont fréquents. Mais ici aussi, le trafic de drogue rythme la vie des habitants. 

En raccompagnant un retraité jusque chez lui, notre équipe constate que des barricades de fortune destinées à ralentir la progression des policiers sont disséminées ça et là. En face de l’immeuble, une chaise. « La chaise, c’est l’emplacement du type qui avertit les collègues quand les policiers arrivent. Le guetteur », explique le retraité.

À chaque série de tirs, des habitants ont tout de suite prévenu la police, qui avait déjà dans ses radars un appartement bien précis. « En pleine nuit, avec l’appui du Raid, les services de police ont pénétré dans cet appartement et ont saisi un fusil à pompe, une arme de poing calibre 9 mm, des gilets pare-balles et un grand nombre de munitions », détaille Damien Martinelli, procureur de la République de Nice. 

Cinq individus ont été interpellés. Parmi eux, quatre sont originaires de Marseille. Un élément qui fait craindre aux autorités une extension du plus puissant groupe mafieux de la cité phocéenne. « Il y a effectivement cette ombre de la DZ Mafia qui plane. Il y a réellement, comme dans une entreprise, ce qu’on appelle des marchés à prendre. Et on a donc des extérieurs qui viennent et qui veulent récupérer ces points de deal qui sont extrêmement juteux », analyse Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police des Alpes-Maritimes. Ces points de deal peuvent rapporter, par jour, plus de 20.000 euros.


F.R | Reportage TF1 Julien Garrel, Chiristophe Napoli

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