
« Prix en baisse », « bouclier qualité-prix », « super-pouvoir d’achat »… Dans un hypermarché Leclerc de Fort-de-France, les banderoles et étiquettes qui promettent de bonnes affaires se multiplient. Mais, un an après une mobilisation populaire contre la vie chère émaillée d’émeutes à la Martinique, les clients sont sceptiques.
« Rien n’a changé ! J’en ai pour plus de 100 euros », maugrée Joseph (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), un quinquagénaire qui vide le contenu de son Caddie – une douzaine d’articles d’alimentation – dans le coffre de sa voiture. Quelques mètres plus loin, Ricardo, 41 ans, est d’un avis moins tranché : « C’est un petit peu mieux qu’avant », juge-t-il. « Quelques produits alimentaires basiques sont plus abordables », observe ce client venu de Saint-Pierre. Bilan global : l’amélioration du pouvoir d’achat, ce n’est pas encore ça.
Pourtant, en octobre 2024, un protocole visant à faire baisser de 20 % les prix de plus de 6 000 produits alimentaires dans les hypermarchés de la Martinique avait été signé par des représentants de l’Etat, des acteurs économiques et par les élus, au bout de six semaines d’âpres négociations et de manifestations sur cette île des Antilles où les denrées coûtent en moyenne 40 % plus cher qu’en France hexagonale, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Dans les rayons du magasin Leclerc de Fort-de-France, les affiches mettent en avant le résultat de cet accord : « baisse moyenne de 10,3 % » sur les pâtes aux œufs entre octobre 2024 et mars 2025, de 8,6 % sur les lentilles sèches et de 9,4 % sur les huiles.
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