En cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le ministère de l’Intérieur a publié ce lundi son dernier bilan.
En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France.
Un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022.

En moyenne, un « décès est enregistré tous les trois jours » au sein d’un couple. Alors que la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes s’achève, le ministère de l’Intérieur a publié ce lundi son dernier bilan. Et même si le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint a diminué à l’échelle nationale et dans les territoires ultramarins entre 2022 et 2023, l’ampleur des violences intrafamiliales reste un fléau.

Dans le détail, en 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022. Au total, 119 décès (hommes et femmes confondus) ont été recensés l’an dernier par les services de police et unités de gendarmerie, contre 145 l’année précédente, soit 26 victimes de moins, selon cette étude nationale. 451 tentatives d’homicides au sein du couple ont par ailleurs été recensées sur un total de 3.860 tentatives d’homicides. Elles représentent 12% du total des tentatives d’homicides.

Le refus de la séparation, toujours le principal mobile

Comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes des morts violentes au sein du couple : 96 en 2023 contre 118 en 2022 (22 victimes en moins, soit – 19%). Comme en 2022, elles représentent 81% du total des victimes.

En 2023, le nombre d’hommes victimes est de 23 contre 27 en 2022 (4 victimes en moins, soit -15 %). Le profil type de l’auteur n’a pas changé. Il est « majoritairement masculin, le plus souvent en couple, de nationalité française, âgée de 30 à 59 ans et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle », précise le ministère de l’Intérieur. La victime reste, elle, très majoritairement « une femme, âgée de 30 à 49 ans, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle ». 

Toujours selon cette étude, le refus de la séparation et la dispute au sein du couple « demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte ». Quant aux faits, ils sont en majorité commis au domicile du couple , de la victime ou de l’auteur, « sans préméditation, principalement avec une arme blanche ou une arme à feu », ajoute le ministère. Dans 38% des cas, la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.

Les départements qui enregistrent le plus de faits sont le Nord (4 victimes féminines et deux masculines), Paris (5 victimes féminines et une masculine), la Seine-Maritime (6 victimes féminines), les Bouches-du-Rhône (4 victimes féminines et une masculine), le Pas-de-Calais (5 victimes féminines) et le Val-d’Oise (4 victimes féminines). Pour l’Outre-mer, les faits les plus nombreux sont enregistrés en Martinique (2 victimes féminines) et en Nouvelle-Calédonie (une victime féminine et une masculine).

Enfin, 39 % des femmes victimes avaient déjà subi des violences antérieures. 81 % de celles-ci avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et, parmi elles, 90% avaient déposé une plainte antérieure. Quatre victimes bénéficiaient d’une ordonnance de protection et un auteur était placé sous contrôle judiciaire.

L’étude fait également état de neuf infanticides « commis dans un contexte d’homicide conjugal ou de violences conjugales ».


Virginie FAUROUX

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