Le tribunal correctionnel de Châteauroux a rendu mercredi son verdict dans l’affaire des violences sur des mineurs placés dans des familles sans agrément.
Les juges ont requis de lourdes peines, jusqu’à six ans de prion, à l’encontre des principaux prévenus.
Dénouement du procès pour des violences sur des mineurs placés dans des familles sans agrément (nouvelle fenêtre). Le tribunal correctionnel de Châteauroux a rendu son verdict, mercredi 18 décembre, condamnant à de lourdes peines les plus importants des 18 prévenus, et notamment les deux têtes du réseau.
Dans le détail, Julien M. a été condamné à six ans de prison avec mandat de dépôt différé, assortis d’une amende de 20.000 euros. Déjà écroué, Bruno C. est, lui, condamné à quatre ans de prison avec mandat de dépôt et 5000 euros d’amende. Outre le fait d’avoir accueilli des adolescents sans autorisation, les deux individus étaient jugés pour avoir brutalisé ces mêmes jeunes gens. De même, les parents de Julien M., Colette et Antoine, qui auraient également eu des rôles-clés dans cette affaire, écopent de dix et douze mois de prison avec sursis, avec des amendes de 10.000 et 20.000 euros. Les autres prévenus – essentiellement des familles de l’Indre, de la Creuse et de la Haute-Vienne – se sont vus infliger des peines de 3000 euros d’amende, dont 1500 avec sursis.
« C’est une première étape dans la reconstruction des enfants », a réagi Me Jean Sannier, avocat de victimes. « Ils ont de la chance », a, de son côté, estimé l’une des victimes, sous couvert d’anonymat, auprès de l’AFP. Par ailleurs, le département du Nord a « salu(é) la décision de condamnation » et a indiqué dans un communiqué avoir « rigoureusement renforcé les dispositifs de contrôle et de suivi des structures d’accueil auxquelles sont confiés les enfants ».
Pour rappel, l’ouverture de la procédure judiciaire remonte à 2017, lorsque, après l’hospitalisation pour « une chute à vélo », un des enfants refuse de retourner chez son bourreau présumé. Un signalement au parquet est alors effectué, lequel met au jour des faits répétés commis depuis 2010. Il en est ressorti que, pendant sept ans, une soixantaine d’enfants ont été confiés illégalement par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Nord à une structure d’accueil située dans l’Indre, qui ne disposait pas de l’agrément nécessaire. Les victimes ont notamment livré des récits de violence accablants, des « coups, strangulations », des humiliations et des insultes.