Est-ce une représaille des dealers après une opération anti-drogue ? Une vingtaine de personnes cagoulées s’en sont pris aux forces de l’ordre, avec des tirs de mortier, ce jeudi 10 avril à Brest.
Les rames de tramways, attaquées, ont été escortées toute la journée dans le quartier de Pontanézen avant l’arrivée d’un renfort pour le week-end.
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Le 20H
Dans un quartier brestois, une vingtaine de personnes cagoulées ont tiré au mortier et jeté des projectiles sur un tramway, rempli de passagers, ce jeudi 10 avril, vers 23h. Aucune personne n’a été blessée malgré plusieurs vitres brisées. Une riveraine, qui souhaite rester anonyme, a tout vu depuis sa fenêtre : « C’était la première fois que je voyais ça. Ça fait 4 ans que je suis à Pontanézen, j’en ai vu des choses, mais pas autant de violence », raconte-t-elle.
« Ils ont jeté de gros projectiles, je ne sais pas si c’était des poubelles ou autre chose. Les tirs de mortiers n’ont pas arrêté. Ça a failli atterrir dans mes fenêtres et il y en a qui en ont reçu même chez eux, jusqu’à ce que la police arrive en masse. Ils étaient pas mal d’ailleurs, c’était assez impressionnant ». Pendant plus d’une demi-heure, des grenades lacrymogènes et des mortiers ont été tirés. Plusieurs véhicules ont donc été incendiés. Un policier a même été blessé avec 20 jours d’interruption de travail.
Des représailles après une opération de police ?
Dans la matinée, ce vendredi 11 avril, une patrouille de police a accompagné chaque passage du tramway pour le sécuriser. Le calme est revenu mais les habitants sont toujours sous le choc. « En règle générale, c’est calme, il n’y a pas trop de dégâts. J’étais un peu inquiet », confie un Brestois. « Ça a duré longtemps et on se demandait pourquoi », raconte une riveraine.
Pour les policiers, le lien est clair avec une descente sur un point de vente de stupéfiants. « En début de semaine, il y a eu une opération de police où de la drogue a été découverte. Je pense que cette opération de police a dû mener à ces représailles », explique Jérôme Hamon, secrétaire départemental du Finistère au syndicat « Un1té police ».
« Leurs deals, c’est à longueur de journée »
Plusieurs points de deal occupent une longue avenue de 600 mètres. « Dans les bâtiments juste à côté, il y a des trafiquants. On les voit et ils font leur petite vie. Même quand je suis au parc avec mes enfants, ils font leur deal à côté. On ne va pas se mentir, ça ne s’arrête pas, c’est à longueur de journée », s’inquiète une témoin.
Une soixantaine de CRS de Nantes sont arrivés en renfort. Le tramway ne dessert plus les deux arrêts de ce quartier depuis 21h, ce vendredi 11 avril, et pendant tout le week-end.