• Fin décembre 2024, 51 hommes avaient été reconnus coupables de viols et d’agressions sexuelles sur Gisèle Pelicot, à l’issue du retentissant procès des viols de Mazan.
  • Un seul d’entre eux a maintenu son appel.
  • Le procès de ce dernier s’ouvre ce lundi 6 octobre.

Gisèle Pelicot « aurait vraiment préféré se concentrer sur sa nouvelle vie et sur son avenir », déclare l’avocat de la femme de 72 ans, Me Antoine Camus, à l’AFP. Pourtant, celle qui est devenue une icône mondiale du féminisme devra reprendre le chemin du tribunal ce lundi 6 octobre : sur la cinquantaine d’hommes condamnés à l’issue du procès des viols de Mazan, en décembre 2024 à Avignon, un seul a décidé de faire appel. Le procès de ce dernier se déroulera cette semaine à Nîmes.

Sur les 17 hommes qui avaient initialement fait appel, seul Husamettin Dogan, condamné à neuf ans de réclusion pour « viols aggravés », l’a finalement maintenu. Cet ouvrier de 44 ans comparaîtra libre devant la cour d’assises du Gard : atteint d’une polyarthrite, il avait bénéficié d’un mandat de dépôt différé, suspendu par son appel.

Dominique Pelicot entendu en qualité de témoin

« Il maintient qu’il n’a jamais eu l’intention de violer qui que ce soit », déclare l’un de ses avocats, Me Jean-Marc Darrigade, à l’AFP. L’accusé affirme en effet qu’il pensait participer à une soirée libertine consentie en se rendant le 28 juin 2019 au domicile du couple à Mazan. « Il respecte complètement Gisèle Pelicot. Il n’est pas question que son appel soit interprété comme une nouvelle atteinte qui puisse lui être faite. Il a le sentiment d’avoir été piégé par (Dominique) Pelicot », assure son conseil.

Un argument contesté par Dominique Pelicot, qui a toujours martelé que « tous savaient » qu’ils venaient violer une femme préalablement sédatée par ses soins. N’ayant pas fait appel de sa condamnation à vingt ans de prison, l’ex-époux de Gisèle Pelicot sera entendu uniquement en qualité de témoin. « Il n’est pas question pour Dominique Pelicot de changer d’optique ou de posture », assure à l’AFP son avocate, Béatrice Zavarro.

Gisèle Pelicot s’exprimera mercredi

De son côté, Gisèle Pelicot reste dans « l’incompréhension face au déni persistant » d’un accusé que l’on a pu voir « en train de s’affairer sur une personne dans un état de sédation totale, que l’on croit morte », confie Me Camus. Dominique Pelicot avait en effet filmé et archivé la quasi-entièreté des agressions sur son ex-épouse. Comme en première instance, les trois magistrats et les neuf jurés citoyens qui composeront la cour auront la possibilité d’examiner ces enregistrements. La femme de 72 ans « se serait bien passée de cette épreuve à nouveau » mais « elle doit en passer par là parce que c’est la condition pour vraiment tourner la page », ajoute l’avocat.

L’audience doit débuter lundi à 14h au palais de justice de Nîmes. Suivront la constitution du jury, la lecture des faits par le président de la cour, Christian Pasta, et l’évocation de la personnalité d’Husamettin Dogan. Selon le programme prévisionnel, l’audition de Dominique Pelicot est prévue mardi après-midi, avant l’interrogatoire de l’accusé. Gisèle Pelicot devrait s’exprimer mercredi matin. Le réquisitoire de l’avocat général et les plaidoiries de la défense sont programmés mercredi après-midi. Le verdict est attendu mercredi en fin de journée ou jeudi si les débats prennent du retard.

IM avec AFP

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