Indissociable de la chaîne des puys qui la domine, Clermont-Ferrand, la capitale de l’Auvergne, logée dans sa cuvette, offre, des Gaulois à Bibendum, une histoire richement mise en valeur.

Jour 1

9 heures. Pierres noires et roches blondes

Un trait d’union peut-il changer un destin ? Le jour où, au XIIe siècle, les deux cités voisines de Clermont et de Ferrand en adoptèrent un, Clermont-Ferrand vit le jour. Cette unification voulue par Louis XIII déplaça le tribunal de Montferrand vers un centre-ville aujourd’hui dominé par la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption (1), église romane devenue gothique à laquelle Viollet-le-Duc adjoignit ces deux tours de façade qui jaillissent de la butte centrale. Les frères Goncourt la baptisèrent méchamment « cathédrale des charbonniers ». C’est méconnaître le saisissant effet que produit cette masse noire de pierre de Volvic, faisant face, au bout d’une longue rue, au puy de Dôme qui se dresse dans le lointain.

Un peu plus bas lui répond Notre-Dame-du-Port (2), exceptionnelle basilique romane classée en 1998 au Patrimoine de l’Unesco et faite, elle, de blonde arkose. Pour la rejoindre, il faut traverser le quartier du Port, ensemble de boutiques mises à mal par les centres commerciaux de la grande place de Jaude. Les dessins de street art s’y sont multipliés : fresque préhistorique du dessinateur Lasco, Lego plats ou grande fresque avec un chat de la rue Abbé-Girard.

Clermont-Ferrand est une ville aux beautés souvent dissimulées : derrière des façades austères se cachent des cours flamboyantes. Comme l’hôtel Savaron (XVIe siècle), rue des Chaussetiers, avec escalier à vis, tympan sculpté, deux petits ponts reliant deux corps de bâtiment… La statue de Vercingétorix sculptée par Bartholdi est en revanche bien visible sur la place de Jaude (3), la plus grande place de la ville. Elle répond à celle du pape Urbain II, dressée sur la place de la Victoire : le premier lève une triomphale épée pour appeler à l’union nationale, le second indique la Terre sainte et prêche la croisade.

12 h 30. Déjeuner au Devant

Tout proche de la cathédrale, ce restaurant à l’ambiance familiale et à 18 euros la formule du midi permet de déguster des spécialités locales : truffade (pommes de terre mêlées d’ail et de tomme fraîche), aligot ou cuisse de sanglier.

14 h 30. Un bol d’air comprimé

La DS Mille-Pattes de Citroën, exposée au musée Michelin, à Clermont-Ferrand.

Et si c’était Michelin, encore plus que Louis XIII, qui avait véritablement soudé les Clermontois ? Un musée, L’Aventure Michelin (4), mêle légende dorée et marketing culturel. Après être passé devant le plus gros pneu du monde, le visiteur se voit raconter de façon pédagogique et ludique cette épopée industrielle. On y découvre, avec l’exposition d’un authentique Breguet 14, le rôle de l’entreprise dans l’aviation, y compris celle de guerre, puis son influence dans la course automobile, l’exploration et les chemins de fer. Une salle est consacrée aux logements ouvriers, encore visibles aujourd’hui (mais rendus à des locations normales), qui incarnèrent le côté social d’une firme qui sut ne pas se déshonorer pendant la seconde guerre mondiale.

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