Quand on aborde la question du périnée, on pense immédiatement aux femmes et à la période post-accouchement.
Cependant, le périnée est présent chez tous les êtres humains, femmes et hommes, et il est essentiel à notre corps.
La pratique intensive de certains sports peut esquinter le périnée et augmenter le risque d’incontinence.
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Bien dans son sport, bien dans son corps
Nous avons tous un périnée. Oui, même les hommes. Il s’agit d’un ensemble de muscles et de ligaments qui fait office de « plancher » et soutient les organes du petit bassin. « Il participe activement à l’équilibre du squelette par le jeu des chaînes musculaires avec lesquels il est en lien« , explique la thérapeute spécialisée en périnéologie, Efféa Aguiléra à Femme Actuelle. Avec le temps, les mauvais gestes du quotidien, la pratique excessive d’un sport et l’accouchement pour les femmes provoquent une sursollicitation du périnée, qui finit par s’épuiser. Il perd alors de sa tonicité et de sa mobilité, augmentant, par exemple, le risque d’incontinence à l’effort et de prolapsus. Si le sport est essentiel pour préserver son capital santé et sa santé mentale, en revanche, certaines pratiques peuvent abîmer le périnée sur le long terme, si des précautions ne sont pas prises.
Les crunchs, la terreur du périnée
Grand classique de la musculation, les crunchs (ou abdos) ne sont pourtant pas recommandés pour se muscler et encore moins pour prendre soin de son périnée. En effet, lorsque l’on laisse les pieds au sol, les genoux pliés et que l’on remonte le buste, on a tendance à créer une pression très forte sur les viscères, le périnée et une partie de la sangle abdominale. Pour une ceinture abdominale plus tonique et plus musclée, il est préférable d’opter pour des exercices de gainage, comme la planche, plus efficace et moins violente pour le périnée. Par ailleurs, ces exercices sollicitent l’ensemble des muscles du corps. Il est également important de respecter sa respiration lors des exercices de musculation, puisque le périnée travaille en synchronisation avec le diaphragme. La kinésithérapeute Bernadette de Gasquet explique à Madame Figaro que « dans les salles de sport, on exécute des exercices trop rapidement, on ne suit pas le rythme naturel de sa respiration. Pour réduire la pression trop intense exercée sur le périnée, l’idée est de ralentir son enchaînement pour expirer en position pliée. La pression abdominale est moindre à l’expiration« .
Les sports à impacts fatiguent le périnée
Si courir est une bonne chose, courir en excès peut ruiner le périnée. Pourquoi ? Parce que chaque fois que le pied foule le sol, il crée un impact qui fatigue le plancher pelvien. Il en est de même pour les autres sports à impact comme le tennis, le handball, le badminton, mais aussi la corde à sauter ou encore le trampoline. « Toutes ces activités sportives dites à composante dynamique forte, peuvent, quand elles sont pratiquées en excès, générer à la fois une hyperpression abdominale et un étirement (passif) du tissu conjonctif et des fibres musculaires du plancher pelvien« , précise la kinésithérapeute Aurélie Blaugy à Doctissimo.
Les sports de stabilisation sursollicitent le périnée
On entend par là les pratiques sportives qui sursollicitent le périnée, comme l’aviron, les sports de combat ou encore le CrossFit. Lors de ces activités, le périnée permet la stabilité dans la posture, mais le risque ? « L’hypertonie du plancher pelvien, c’est-à-dire qu’il devient trop tonique, car il est trop utilisé en stabilisation et il devient alors moins mobile« , prévient Aurélie Blaugy. À terme, cette hypertonie fatigue également le périnée qui peut alors perdre sa capacité à se contracter. Cela ne signifie pas qu’il faut éviter de pratiquer ces activités, mais d’y aller progressivement, sans excès et en respectant ses capacités. Par ailleurs, d’autres pratiques peuvent être complémentaires et aider à protéger son périnée, comme le yoga, la marche, la natation, le vélo ou encore le Pilates, à condition de bien engager le muscle transverse afin de ne pas exercer de pression sur le périnée.