- Qui n’a jamais payé un sandwich à un prix exorbitant sur la route des vacances ?
- Dans les stations-service sur l’autoroute, tout coûte très (très) cher.
- Divers facteurs expliquent cette différence avec les prix pratiqués dans les centres-villes.
Alors que les vacances d’été battent leur plein, de nombreux Français prennent la route pour rejoindre leur lieu de villégiature. C’est peut-être votre cas. Si vous avez emprunté l’autoroute, ou si cela vous est déjà arrivé auparavant, vous vous êtes certainement aperçu que dans les stations-service, les prix des sandwichs triangles, des petits paquets de chips, des paquets de gâteaux et de bonbons, des sodas et autres saucissons à partager (tout pour faire un bon pique-nique à manger sur le pouce, en somme) sont exorbitants. Lorsqu’il faut nourrir toute une famille, le budget voyage explose ! Et ce n’est pas tout, que votre véhicule soit électrique ou fonctionne à l’essence, les prix à la pompe et aux bornes de recharge sont bien plus hauts (20 centimes par litre et 20% s’agissant de l’énergie électrique), affirment nos confrères de RMC
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« Merci » la redevance…
Les prix affichés s’expliquent par divers facteurs. En France, les autoroutes appartiennent à l’État. Elle confie l’exploitation à des sociétés privées telles que Vinci ou Sanef. Eux-mêmes contractent avec des distributeurs pour gérer les fameuses aires de repos sur l’autoroute. C’est ainsi que Total, Shell ou encore Carrefour sont contraints d’assurer un service 24h/24 et 7j/7, et ce, depuis un arrêté du 8 août 2016. Et si les toilettes sont gratuites, il faut pouvoir rentabiliser le passage des clients sur l’aire. C’est pourquoi les prix sont élevés. D’autant que d’autres frais très importants pèsent sur les distributeurs : la redevance. Il s’agit d’un pourcentage de leur chiffre d’affaires. Lors de l’appel d’offres, les sociétés d’autoroutes ont donc tendance à privilégier les distributeurs qui proposent les meilleurs avantages, tirant donc les prix vers le haut. Une situation loin de ravir l’Autorité de régulation des transports.
Le contrôleur de la gestion des aires d’autoroutes a publié un rapport alarmant en 2024. Elle enjoint les concessionnaires autoroutiers à choisir des distributeurs qui proposent des prix qui ne sont pas exorbitants. « Les appels d’offres ne permettent pas de garantir aux usagers des prix aussi faibles que possible pour les recharges électriques », précisent ainsi les rédacteurs du rapport.
Un monopole en question
Par ailleurs, les distributeurs ont incontestablement un monopole. En effet, lorsque vous prenez la route, il faut attendre plusieurs dizaines de kilomètres avant de trouver une nouvelle aire de repos dans laquelle vous pourrez acheter un sandwich. Dès lors, il est bien difficile de faire jouer la concurrence. En outre, « les coûts logistiques sont plus importants que dans une enseigne implantée en ville puisqu’il n’y a pas d’économies d’échelle, les transporteurs parcourent de nombreux kilomètres pour ne livrer qu’une seule aire de services, alors qu’en ville, ils peuvent livrer plusieurs enseignes à la fois »
, explique Vincent Fanguet, directeur de l’exploitation chez Sanef, au micro de RMC
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Existe-t-il des solutions moins chères ?
Fort heureusement, tout n’est pas perdu pour les consommateurs. Certains distributeurs ont décidé de proposer des aires dites « low-cost ». Sanef en propose onze sur le territoire hexagonal et Total deux, les stations-service Total Access. En tout, on en décompte 20. Un nombre bien maigre étant donné celui de l’ensemble des aires (360). Pour payer moins cher, il faut donc s’organiser et prévoir son trajet en conséquence en amont.
Mais il se peut qu’aucune de ces vingt aires ne se trouve sur votre chemin. Dans ces cas-là, vous n’avez pas mille solutions pour faire baisser la note : sortir de l’autoroute afin d’acheter votre repas et faire le plein. Une solution économe qui vous fera tout de même perdre un peu de temps de vacances.