• Une étude dévoilée par l’Agence européenne pour l’environnement estime à 110 millions le nombre d’Européens affectés par la pollution sonore.
  • Des travaux qui se sont uniquement concentrés sur les nuisances provoquées par les transports.
  • Aucun pays n’est épargné, avec des impacts majeurs sur la santé de plusieurs dizaines de milliers de décès prématurés.

Tout juste rendu public, le dernier rapport de l’Agence européenne pour l’environnement se concentre sur la pollution sonore. (nouvelle fenêtre) Il a cherché à quantifier les nuisances causées par les transports (routiers, ferroviaires ou aériens), ainsi qu’à mesurer leur impact économique et sanitaire. 

Parmi les chiffres les plus marquants, on apprend qu’au sein de l’espace économique européen, ce sont environ 110 millions de personnes qui souffrent du bruit. Et ce, dans des proportions susceptibles de nuire à leur santé. 

Le trafic routier le plus largement incriminé

Côté méthodologie, les auteurs se sont appuyés sur des seuils fixés dans le cadre de directive 2002/49/CE de l’UE sur le bruit dans l’environnement. Pour autant, si les chercheurs avaient utilisé les valeurs de référence fixées par l’OMS, l’évaluation du nombre de personnes exposées dangereusement aurait été revue encore à la hausse. Jusqu’à 150 millions, apprend-on.

Il apparaît que « le trafic routier est la source de bruit des transports la plus répandue, exposant environ 92 millions de personnes à des niveaux supérieurs au seuil de 55 décibels », contre « 18 millions pour le trafic ferroviaire et 2,6 millions pour le bruit des avions ». Les auteurs soulignent que « comparé à d’autres menaces environnementales pour la santé, le bruit des transports se classe parmi les trois premières, juste derrière la pollution de l’air et les facteurs liés à la température ».

Des travaux de modélisation ont permis de conclure que l’exposition chronique au bruit des transports « contribue à 66.000 décès prématurés par an en Europe, tout en entraînant environ 50.000 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires ». Elle serait aussi un facteur déterminant dans le déclenchement de 22.000 cas de diabète de type 2 chaque année.

La pollution sonore due aux transports entraînerait selon l’étude une perte d’1,3 million d’années de vie en bonne santé chaque année en Europe. Les chercheurs, qui ont voulu mesurer l’impact économique de ces nuisances, ont effectué une série de calculs pour tenter d’obtenir un coût annuel. Leur résultat ? « 95,6 milliards d’euros, soit approximativement 0,6 % du produit intérieur brut (PIB) chaque année ».

Ces recherches ont permis aux auteurs de conclure que des mesures supplémentaires seront nécessaires pour parvenir à atteindre des objectifs fixés en 2021 à l’échelle de l’UE. Un plan d’action tablait alors à la réduction de 30% d’ici à 2030 du nombre de personnes gênées de manière chronique par le bruit des transports. Des résultats qu’il est « peu probable » d’atteindre sans un renforcement de la lutte contre les nuisances. Le nombre de personnes fortement gênées par le bruit des transports dans l’UE « n’a diminué que de 3% entre 2017 et 2022 », rapporte l’étude, une baisse notable en apparence encourageante, mais qui se révèle insuffisante.

TD

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