
François Bayrou a beau se démener pour sauver son poste à Matignon, la gauche, elle, est en train de tourner la page. Il est peu probable que son intervention surprise sur TF1, mercredi 27 août, ne fasse bouger les lignes. D’abord, parce que le premier ministre, qui a annoncé vouloir convier les oppositions à négocier à partir de lundi 1er septembre, a posé un préalable contraignant, celui de « s’entendre sur l’importance de l’effort » et donc sur la nécessité d’un budget amputé de 44 milliards d’euros. Ensuite, parce qu’il a épuisé le capital « confiance » que le Parti socialiste (PS) a pu avoir en lui. « Il a encore fait la démonstration de son inaptitude au dialogue et à la négociation », commente Laurent Baumel, député d’Indre-et-Loire et proche du premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
Sur LCI, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, s’est dite « extrêmement choquée ». « Quand on n’a rien à dire, on ne va pas faire un journal télévisé », s’est-elle offusquée. A dix jours du vote de confiance, auquel le locataire de Matignon se soumettra à l’Assemblée nationale, socialistes, écologistes, « insoumis » et communistes réfléchissent à la suite. Pas question de rejouer l’épisode Lucie Castets, lorsque les forces de gauche, dans le cadre du Nouveau Front populaire (NFP), avaient tenté d’imposer à Emmanuel Macron une candidate commune au poste de premier ministre. Plus personne ne veut avancer un nom. Mais beaucoup continuent de réclamer Matignon, même si la rupture avec La France insoumise (LFI) rend la requête moins légitime. La cheffe de file des Ecologistes suggère donc au chef de l’Etat de faire appel à la gauche, après avoir échoué avec « la droite » (Michel Barnier) et avec « un premier ministre macroniste » (François Bayrou).
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