Le « main character syndrome » n’est pas un terme médical ou psychologique, mais plutôt une expression pour décrire une personne égocentrique.
Cette personne imagine être la star d’une série ou d’une fiction et agit comme si… elle en était le personnage principal.
Ce trait de personnalité a été popularisé sur les réseaux sociaux, notamment aux États-Unis.

On connaît tous une personne dans son entourage, qu’il soit amical, familial ou professionnel, qui a tendance à dramatiser tous les événements de sa vie. À détailler avec minutie chaque compartiment de sa vie. On sait ce qu’elle fait le matin à la salle de sport, avec qui elle a déjeuné, quelle pièce de théâtre, elle est allée voir, qui elle a croisé dans les couloirs du métro. Et surtout, cette personne cherche constamment l’attention et la validation. Aux États-Unis, on parle du « main character syndrome ». Comprendre : le syndrome du personnage principal. En bref, la personne imagine qu’elle est Ted de « How I Met Your Mother », Carrie Bradshaw de « Sex and the City », ou Meredith de « Grey’s Anatomy » et que sa vie… est une fiction.

Qu’est-ce que le « main character syndrome » ?

Pour la psychologue Caitlin Slavens interrogée par le magazine Parents, « le syndrome du personnage principal n’est pas un terme clinique, mais c’est une expression qui s’est répandue pour décrire une personne qui se comporte comme la star d’un film et dont les autres ne sont que des seconds rôles« . Chez les adolescents, par exemple, il se manifeste par le sentiment de se croire le centre de toutes les attentions et raconter sa vie « comme s’ils étaient dans un montage TikTok« . C’est d’ailleurs sur TikTok que ce terme a été popularisé pour décrire une personne égocentrique et arrogante (un peu comme Carrie Bradshaw) et dont la vie doit être au centre de l’attention de ses amis. Toutefois, ce « syndrome » peut également concerner les adultes.

Comme dans une fiction, les personnes qui développent ce type de personnalité ont tendance à se voir « à travers le prisme d’une narration, comme si vous étiez dans un film ou une émission de télévision, et les projecteurs sont toujours braqués sur vous« , explique la psychologue Susan Albers sur le site de la Cleveland Clinic. Et d’ajouter : « Lorsque vous romancez vos problèmes, vous avez souvent l’impression que vous devez traverser des épreuves difficiles parce que cela vous apporte une sorte de croissance ou de développement de caractère« . Et enfin, « avec le syndrome du personnage principal, on peut croire que tout finira bien comme par magie ou que tout finira bien, comme le font souvent les films ». Spoiler alert : ce n’est pas le cas.

Comment repérer le « main character syndrom » ?

Le magazine Business Insider a listé quatre signes qui indiquent ce syndrome : la personne se « pense ou se voit souvent comme quelqu’un qu’elle imagine ou veut être, ou prétend être le personnage principal de sa propre histoire ou d’un conte qu’elle a créé elle-même », explique la thérapeute Cynthia Catchings. Elle a tendance à vendre une image fictive (ou fantasmée) de sa vie sur les réseaux sociaux. Elle n’accepte pas la critique ou les plaisanteries et enfin ce « rôle » est une manière de fuir la réalité. Poussé à l’extrême, il peut « avoir des traits communs avec des problèmes psychologiques comme le trouble de la personnalité narcissique« , explique le professeur de psychologie Phil Reed à Psychology Today. Il y a toutefois quelques différences, car le trouble de la personnalité narcissique se manifeste tout au long de la vie et dans différents contextes relationnels. Le syndrome du personnage principal, lui, peut être ponctuel et se manifester à certaines périodes de la vie. Pour le docteur Albers, ce syndrome peut être associé à de l’anxiété, de l’insécurité ou une faible estime de soi, c’est la raison pour laquelle « nous mettons en avant ce faux visage ou la partie la plus dramatique de nous-mêmes pour attirer l’attention« . Néanmoins, une personne souffrant du main character syndrome peut être néfaste pour les relations amicales, professionnelles ou amoureuses, car, tellement concentrée sur elle, elle en oublie les besoins des autres. Ce qui peut rendre difficile le soutien émotionnel d’un ou une partenaire ou des proches. Après tout, si Carrie Bradshaw était soutenue par ses amies, « son besoin, son obsession pour elle-même, son insécurité et son immaturité sont autant de choses qui, dans le monde réel, l’auraient rendue incapable d’entretenir des relations aussi durables avec ces femmes« , écrit Hannah-Rose Yee dans le média Body and Soul.

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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