• Certaines personnes s’accrochent à des histoires qui n’ont aucune chance d’aboutir.
  • Amours maudits, imaginaires ou à sens unique, ces relations « interdites » stimulent l’imaginaire.
  • Plusieurs raisons se cachent derrière cette tendance.

Roméo et Juliette, Tristan et Iseut, Gatsby le Magnifique… L’art contient des milliers d’histoires d’amants maudits ou d’amours impossibles. Aussi belles, dramatiques et tragiques soient-elles, ces histoires ont nourri notre imaginaire sur l’amour et la passion. Dans la vraie vie, ces amours ratés, avec des planètes qui ne s’alignent jamais, nous excitent autant qu’elles nous challengent. Même si l’on sait qu’elles sont vouées à l’échec, on s’accroche à ce partenaire, à cet amour à sens unique ou à cette histoire qui n’a aucune chance d’aboutir. Il y a plusieurs raisons qui expliquent ce goût de l’interdit ou de l’impossible. D’une part, la dopamine. Oui, encore elle. L’imprévisibilité et les petites miettes que l’autre donne activent le circuit de la récompense. Elle est alimentée par ces petits riens qui forment beaucoup, même si l’autre ne ressent pas la même chose. Un peu comme devant des machines à sous : on sait qu’il y a de fortes chances de perdre, pourtant on continue à mettre des pièces dans la machine.

Le monde parallèle

Interrogée par le média américain Very Well Mind, la psychothérapeute Madison McCullough avance une autre explication, plus psychologique : l’attirance pour une personne peut s’intensifier lorsque nous réalisons que la relation serait difficile, voire impossible. Pourquoi ? Parce qu’on imagine ce qu’il serait possible et que nous nourrissons cette imagination avec nos propres désirs. « Nous imaginons ce que ce serait de l’avoir et nous sommes frustrés de ne pas pouvoir l’obtenir, ce qui alimente notre désir« . Elle ajoute également que « l’intérêt pour les personnes inaccessibles peut être motivé par le besoin de se prouver à soi-même ce que l’on mérite et de potentiellement réguler de l’extérieur nos croyances autocritiques« . En effet, en désirant un autre qui ne peut pas s’engager ou ne ressent pas la même chose, les personnes se protègent inconsciemment : elles évitent de s’impliquer vraiment, de se rendre vulnérables, elles vivent dans un monde parallèle en ressentant toutefois la stimulation émotionnelle avec un danger : que l’attirance vire à l’obsession, voire à la limérance.

Enfin, les personnes souffrant d’un style d’attachement anxieux sont particulièrement susceptibles de s’intéresser à des personnes émotionnellement indisponibles, voire tout simplement inaccessibles. « Elles pourraient être plus susceptibles d’accorder plus d’importance et de sens à l’atteinte de l’inatteignable, et de ressentir davantage de détresse à l’idée de ne pas pouvoir y parvenir« .

Chercher une aide thérapeutique

Madison McCullough conseille, par ailleurs, de s’interroger sur les motivations personnelles. « Soyez honnête avec vous-même sur ce que vous recherchez et ce que vous espérez obtenir en poursuivant une relation avec cette personne« . Elle ajoute : « Demandez-vous : dans quelle mesure êtes-vous animé par un profond sentiment d’attirance et de connexion envers elle, et dans quelle mesure êtes-vous motivé par l’excitation d’accéder à quelque chose qui vous est interdit« . Pour surmonter cette tendance aux amours à sens unique ou les histoires impossibles, il est conseillé de consulter un thérapeute.

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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