Colère et frustration à l’ONU après le nouveau véto américain au texte appelant à un cessez-le-feu

La majorité des membres du Conseil de sécurité de l’ONU manifestent de plus en plus souvent et explicitement leur frustration face à l’incapacité à faire pression sur Israël pour mettre un terme aux opérations militaires dans la bande de Gaza, à l’image du projet de résolution bloqué une nouvelle fois, jeudi, par les le véto des Etats-Unis.

C’est un « moment sombre » pour ce Conseil, a déploré l’ambassadeur pakistanais, Asim Iftikhar Ahmad. « Le monde regarde. Les pleurs des enfants devraient nous percer le coeur, l’angoisse des mères devrait secouer notre conscience », a-t-il ajouté, promettant de « continuer à agir, à parler ».

« Pardonnez-nous parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants », a lancé de son côté l’ambassadeur algérien, Amar Bendjama, à destination de la population de Gaza. « Pardonnez-nous parce que le monde parle des droits mais nie les vôtres, à vous Palestiniens ».

Les dix membres élus du Conseil avaient lancé des discussions sur ce projet de résolution fin août en réaction à la déclaration officielle par l’ONU de la famine dans le territoire palestinien ravagé par la guerre menée par Israël depuis près de deux ans. Les Etats-Unis ont déjà rejeté à plusieurs reprises – la dernière fois en juin – différents textes appelant à un cessez-le-feu, protégeant ainsi leur allié israélien. « Cette résolution échoue à reconnaître la réalité sur le terrain, le fait qu’il y a eu une augmentation importante du flot d’aide humanitaire », a justifié, jeudi, la diplomate américaine, Morgan Ortagus.

Le projet de texte ne « présentait pas de condamnation du Hamas », a dénoncé de son côté l’ambassadeur israélien, Danny Danon. « Ce n’est pas de la diplomatie, c’est une capitulation », a-t-il ajouté.

Pourquoi le reste du Conseil s’est-il lancé dans cette nouvelle tentative vouée au même résultat ? Pour envoyer « le message que le Conseil de sécurité ne tourne pas le dos à des civils qui meurent de faim, aux otages et à l’exigence d’un cessez-le-feu », a expliqué l’ambassadrice danoise, Christina Markus Lassen avant le vote.

« Une génération risque d’être perdue, pas seulement à cause de la guerre mais aussi de la faim et du désespoir (…) C’est cette situation humanitaire catastrophique, cet échec humanitaire et humain qui nous a forcés à agir aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

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