Pamela Anderson (Beth Davenport) et Liam Neeson (Frank Drebin Jr.) dans « Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? », d’Akiva Schaffer.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Dans le sillage du maître du mauvais goût parodique Mel Brooks, la triade formée par David Zucker, Jim Abrahams (1944-2024) et Jerry Zucker, trois copains d’enfance originaires du Wisconsin, abrégée sous l’acronyme ZAZ, porta haut le flambeau de la comédie américaine. Inaugurant, en 1980, son succès par une parodie hilarante des films de catastrophe aérienne – Y a-t-il un pilote dans l’avion ? – le trio signe, à partir de 1988, une trilogie Y a-t-il un flic pour… ? (The Naked Gun, en version originale) dont la vedette est l’acteur canadien Leslie Nielsen (1926-2010). Il y interprète l’inspecteur Frank Drebin de la police de Los Angeles, sorte d’imbécile incompétent pétri de componction, secondé par son fidèle Nordberg.

L’esprit des ZAZ, qui a essaimé à l’époque sur toute la planète et influencé nombre de comiques sans jamais voir égalée la perfection qui fut la leur, était un mélange de cinéphilie fine, d’accélération burlesque, de loufoquerie extrême, de crudité débridée et d’illimitation du domaine de l’humour (obsession sexuelle, pétomanie, scatophilie, masturbation, pédophilie…). Sa généalogie ne se limite pas, d’ailleurs, à Mel Brooks. Elle passe par ce que l’esprit de non sérieux américain a de plus débridé, depuis ce canon légendaire qu’est Hellzapoppin (H. C. Potter, 1941) jusqu’à Jerry Lewis (1926-2017), en passant par Tex Avery (1908-1980). Un esprit, donc, qui passerait aujourd’hui pour anachronique, plus sûrement encore pour incongru.

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