De la fumée s’élève au-dessus des bâtiments après un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mars 2024.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Le ministère de la santé du Hamas a annoncé, mercredi 27 mars, un nouveau bilan de 32 490 personnes tuées dans la bande de Gaza. Malgré les pressions internationales croissantes, y compris des Etats-Unis, pour un cessez-le-feu, Israël a poursuivi ses opérations militaires dans l’enclave palestinienne, avec les objectifs annoncés de détruire le Hamas et de libérer les 130 otages toujours retenus par le groupe islamiste.

Israël se dit prêt à discuter de la situation à Rafah avec Washington

Deux jours après avoir annulé avec fracas la venue d’une délégation israélienne qui devait discuter de ce sujet, les services du premier ministre Benyamin Nétanyahou « ont fait savoir qu’ils aimeraient trouver une nouvelle date pour organiser la réunion consacrée à Rafah », a expliqué un haut responsable américain, cité par l’Agence France-Presse.

Washington, principal allié de Tel-Aviv, s’oppose à toute offensive terrestre de grande ampleur contre Rafah, où sont réfugiés plus d’un million de civils palestiniens.

Le président Joe Biden avait demandé à Benyamin Nétanyahou d’envoyer une délégation aux Etats-Unis pour discuter des possibles « alternatives ». Le premier ministre israélien avait toutefois décidé lundi que celle-ci ne ferait pas le voyage, pour protester contre la décision des Etats-Unis de s’abstenir lors du vote d’une résolution des Nations unies appelant à un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza.

Les Américains s’étaient dits « surpris » de cette réaction, affirmant ne pas avoir changé de cap dans leur soutien à Israël, et soulignant à plusieurs reprises que selon eux cette résolution n’était pas contraignante.

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L’armée israélienne poursuit ses opérations autour des hôpitaux

Les opérations terrestres de l’armée israélienne se poursuivent dans et aux abords de trois grands hôpitaux, accusés par Israël d’abriter des bases du Hamas. La vaste opération autour de l’hôpital d’Al-Shifa est toujours en cours, l’armée expliquant avoir tué « des dizaines de terroristes » et en avoir arrêté « des centaines ».

Les opérations militaires continuent aussi à Khan Younès, dans le Sud, dans le secteur de deux hôpitaux distants d’environ un kilomètre l’un de l’autre, Nasser et Al-Amal, a ajouté l’armée.

L’hôpital Al-Amal est « hors service » et « a complètement cessé de fonctionner », avait indiqué mardi le Croissant-Rouge palestinien après l’évacuation des civils qui s’y trouvaient. Selon l’organisation, des milliers de civils se trouvaient encore mardi dans l’hôpital Nasser, le plus grand du sud du territoire, encerclé par l’armée.

« La fermeture forcée de l’hôpital Al-Amal, l’une des rares structures médicales restantes dans le Sud, met en danger d’innombrables vies », a dénoncé la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

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Parallèlement, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Allemagne et l’Espagne ont parachuté mercredi de nouvelles cargaisons de vivres pour venir en aide aux plus de 300 000 personnes restées dans le nord de la bande de Gaza, où les camions entrés par le sud arrivent très difficilement.

Le Hamas avait appelé les pays étrangers à cesser ces opérations et demandé l’ouverture des accès terrestres pour l’aide humanitaire, strictement contrôlée par Israël, après avoir annoncé la mort lundi de 18 personnes, dont 12 noyées en essayant de récupérer de la nourriture tombée dans la mer.

Cisjordanie : trois Palestiniens tués à Jénine

Trois Palestiniens ont été tués et d’autres ont été arrêtés lors d’une opération militaire israélienne tôt mercredi à Jénine, ville de Cisjordanie occupée, ont annoncé le ministère de la santé palestinien et l’armée israélienne.

D’après des habitants de Jénine, l’armée est arrivée peu après minuit et a mené des perquisitions dans des maisons où des affrontements ont ensuite éclaté entre des jeunes Palestiniens et les soldats israéliens.

L’armée israélienne a confirmé qu’un « tireur d’élite » avait tué « un terroriste », précisant que l’homme avait lancé des engins explosifs sur les forces israéliennes. « Deux terroristes ont été éliminés » par des frappes aériennes, a-t-elle ajouté.

Des « explosifs enfouis sur des axes routiers » ont été mis au jour, selon l’armée qui précise qu’une « personne recherchée a été arrêtée » dans le village de Qarawat Bani Hassan, proche de Jénine, où « des armes ont été confisquées ». En outre, l’armée a dit avoir « détruit un véhicule dans lequel des charges explosives avaient été placées » et avoir arrêté deux individus.

Le Croissant-Rouge palestinien a également annoncé que trois personnes avaient été blessées par des tirs israéliens dans la ville de Qabatiya, voisine de Jénine. Ces derniers mois, l’armée israélienne a conduit plusieurs opérations à Jénine et dans ses environs, ainsi que dans le camp de Nour Shams, à proximité de Tulkarem, également dans le nord de la Cisjordanie. Ces opérations visent des « cellules terroristes qui préparent des attaques contre des cibles israéliennes », d’après l’armée.

L’experte de l’ONU qui avait accusé Israël de commettre des actes de génocide victime de menaces

La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, avait affirmé dans un rapport publié le 25 mars qu’il existait des « motifs raisonnables » de croire qu’Israël avait commis plusieurs « actes de génocide ». La rapporteuse a affirmé avoir reçu des menaces à la suite de ces conclusions.

De son côté, Israël assure que ce rapport faisait partie « d’une campagne visant à saper l’établissement même de l’Etat juif ». Les Etats-Unis, eux, assurent n’avoir « aucune raison de croire qu’Israël ait commis des actes de génocide à Gaza ».

« Je ne remets pas en cause l’existence de l’Etat d’Israël », s’est défendue mercredi Mme Albanese, affirmant qu’elle « condamn[ait] » aussi le Hamas. Selon elle, « le génocide a déjà été commis », mais « on peut encore sauver des vies ».

Le Monde avec AFP

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