Le président de Technicatome, Loïc Rocard, à Cherbourg (Manche), le 12 juillet 2019.

Technicatome, spécialiste des petits réacteurs compacts, a annoncé, mercredi 24 avril, une hausse de 11 % de son chiffre d’affaires en 2023 (551 millions d’euros) et un résultat net de 32 millions d’euros portés par le renouvellement de la flotte de sous-marins nucléaires d’attaque (SNA). Le jour même où la Direction générale de l’armement indiquait le démarrage (appelé « divergence ») de la chaufferie du Tourville, ouvrant la voie aux essais en mer du troisième des six SNA de la classe Suffren livrés entre 2020 et 2030 à la marine nationale.

La société est « dans une dynamique porteuse » avec « des perspectives sur plusieurs décennies », se félicite le PDG de Technicatome, Loïc Rocard, dont le grand-père physicien, Yves Rocard, a été l’un des artisans de la bombe atomique française (et le père, Michel Rocard, premier ministre entre 1988 et 1991). « Nous ne savons raisonner que sur le temps long », ajoute-t-il, celui des grands programmes navals.

Ses équipes participent ainsi à plusieurs projets clé : la troisième génération de SNA de classe Barracuda, dont le dernier sera livré à la fin de la décennie ; le porte-avions destiné à remplacer le Charles-de-Gaulle à l’horizon 2038 avec ses deux chaufferies enfin, les nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) − la découpe de la première tôle du numéro 1 a été réalisée en mars − livrés entre 2035 et 2050 pour remplacer les quatre SNLE de la génération du Triomphant.

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Jean Merveilleux du Vignaux, directeur financier de Technicatome, prévoit que ce « rythme de croissance soutenu » depuis plusieurs années se poursuivra en 2024 et 2025, avec une « rentabilité forte » et de nombreux recrutements dans une société où l’on accomplit des carrières longues. Elle a augmenté ses effectifs (2 000 personnes) de 30 % et son activité de 50 % depuis 2017. Sans endettement, elle dispose d’une trésorerie pour investir, comme elle le fait dans l’extension d’Aix-en-Provence et de Cadarache (Bouches-du-Rhône), qui héberge ses installations stratégiques de la propulsion nucléaire.

Retour aux sources

Ce n’est qu’en 1974 que cette pépite technologique, aussi stratégique que discrète, s’engage dans la propulsion nucléaire navale (85 % de son chiffre d’affaires). Elle est essentielle dans le cadre de la dissuasion opérée par la Force océanique stratégique basée à Brest, rappelle M. Rocard : « Technicatome permet aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [missiles armés de têtes nucléaires] de rester très discrets et très longtemps », contrairement aux sous-marins à propulsion diesel-électrique.

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