Moscou et Kiev ont échangé ce vendredi 390 prisonniers, la première étape d’un dispositif qui prévoit le retour de 1.000 ressortissants de chaque côté.
Un accord inédit depuis le début du conflit, dont les prochaines phases sont prévues samedi et dimanche.
« Nous ramènerons tout le monde, sans exception », a promis le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Depuis le début du conflit, c’est la première fois qu’autant de ressortissants retrouvent leur pays, de part et d’autre de la frontière. La Russie et l’Ukraine ont entamé vendredi la première étape d’un échange record de prisonniers (nouvelle fenêtre), impliquant à ce stade 390 personnes, qui avait été annoncé et salué peu auparavant par le président américain Donald Trump.
Cet échange, qui doit au total impliquer « 1.000 pour 1.000 » personnes de chaque côté, avait été convenu lors de négociations entre Russes et Ukrainiens à Istanbul mi-mai, les premières depuis les premiers mois du conflit. C’était d’ailleurs le seul résultat tangible (nouvelle fenêtre) de cette réunion.
Scènes de vive émotion en Ukraine
« C’est la première étape du plus grand échange » depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, a indiqué le président Volodymyr Zelensky dans son adresse du soir. Les phases suivantes sont attendues samedi et dimanche. « Nous ramènerons tout le monde, sans exception. Chacun de nos citoyens, chaque militaire et civil ukrainien », a-t-il promis.
We are bringing our people home. The first stage of the “1000-for-1000” exchange agreement has been carried out. This agreement was reached during the meeting in Türkiye, and it is crucial to implement it in full. Today – 390 people. On Saturday and Sunday, we expect the… pic.twitter.com/OPIXycWcbA — Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) May 23, 2025
Il a signalé que 390 personnes, militaires et civils, ont été rapatriées en Ukraine, partageant plusieurs photos de prisonniers libérés. Kiev a indiqué avoir récupéré des soldats de la marine, des forces aéroportées, des forces de défense territoriale, ainsi que de la garde nationale et des gardes-frontières. Trois femmes figurent parmi les Ukrainiens échangés, selon les autorités.
Dans la région de Tcherniguiv, où étaient ramenés les Ukrainiens libérés par les Russes, des centaines de personnes, principalement des femmes, attendaient en brandissant des banderoles et des portraits. Quand les anciens captifs sont sortis de plusieurs bus, enroulés dans des drapeaux ukrainiens, les familles ont accouru auprès d’eux, leur tendant des portraits de leur proche pour savoir s’ils l’avaient aperçu durant leur captivité (nouvelle fenêtre).
Côté russe, Moscou a annoncé avoir également récupéré 270 militaires et 120 civils, dont « des habitants de la région de Koursk capturés par les forces armées ukrainiennes » lors de leur offensive dans cette région russe frontalière à l’été 2024 (nouvelle fenêtre), a affirmé le ministère russe des Armées sur Telegram. Des déclarations que Kiev n’a semble-t-il pas commentées.
Les soldats et civils russes remis ont été transférés en Biélorussie, « où ils reçoivent l’assistance psychologique et médicale nécessaire », avant leur retour en Russie pour y être « soignés », a ajouté le ministère russe. Sur des images partagées par les autorités russes, des hommes posent en treillis, brandissant de grands drapeaux russe et soviétique.
Donald Trump anticipe « quelque chose d’énorme »
L’échange de vendredi avait été annoncé par Donald Trump, qui pousse les deux belligérants à négocier pour mettre fin le plus vite possible au « bain de sang ». « Félicitations aux deux parties pour cette négociation. Cela pourrait conduire à quelque chose d’énorme ??? », a écrit le président des États-Unis sur son réseau Truth Social, semblant évoquer des pourparlers de paix (nouvelle fenêtre).
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a d’ailleurs indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant « les conditions d’un accord durable, global et à long terme sur le règlement » du conflit, qui sera transmis à l’Ukraine une fois l’échange de prisonniers finalisé. Kiev doit faire de même pour ses propres conditions. Volodymyr Zelensky a toutefois estimé ce vendredi soir qu’outre les échanges de prisonniers, « la Russie bloque tout le reste », appelant à « accroître la pression » sur elle.
Par ailleurs, en parallèle de échanges de ressortissants, le parquet général ukrainien a accusé vendredi l’armée russe d’avoir exécuté environ 270 prisonniers de guerre depuis le début du conflit, assurant que cela résultait de « directives » en haut lieu.
Après plus de trois ans de combats, des milliers de prisonniers de guerre sont détenus dans les deux pays, même si leur nombre exact n’est pas connu. Kiev avait estimé à 10.000 personnes le nombre de ses citoyens aux mains des Russes, tandis que le nombre de Russes détenus en Ukraine n’a pas été dévoilé mais devrait être inférieur, selon des estimations.