Le 19 février 1945, Alan Ingram Cope débarque au Havre avec 10 000 autres GI, entassés dans un ancien paquebot de luxe italien reconverti en transport de troupes par les forces américaines. C’est le jour de son 20e anniversaire et il ne sait pas à quoi s’attendre. Deux ans plus tôt, alors qu’il a atteint l’âge de la conscription obligatoire, l’Oncle Sam lui a « mis un uniforme sur le dos pour aller combattre un gars qui s’appelait Adolf ». Et c’est à peu près tout.
Les nazis sont loin de la Normandie quand il y pose le pied ce matin-là. La contre-offensive des Ardennes (16 décembre 1944-25 janvier 1945) les a refoulés, la guerre touche à sa fin, mais pas pour tout le monde. Canonnier dans un engin blindé de reconnaissance (armored car), le jeune homme rejoint alors l’Allemagne, avant d’entrer en territoire tchèque, conformément aux instructions du général Patton, qui voulait gagner le maximum de terrain sur les Russes, à l’insu du président américain Eisenhower. Cantonné en Bavière après l’armistice, Alan ne sera démobilisé qu’en août 1946, sans jamais avoir réellement combattu.
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