L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Le cinéma rend possible l’ubiquité. Pouvoir être au cœur d’une situation, changer de point de vue afin d’en épuiser à la fois tous les aspects et toutes les significations, c’est la possibilité d’une compréhension surhumaine du réel que permettent le septième art, la mobilité de la caméra, la liberté du montage. Le monde rendu visible par le cinéma excède, en effet, celui de la perception individuelle. C’est avec cette hypothèse d’une utopie panoptique du médium que joue le film de Tim Fehlbaum. Il s’agit d’évoquer un tragique moment de l’histoire en se fixant des contraintes : celles qui consistent à rester au plus près d’un groupe humain confronté à un défi majeur, à transmettre et à communiquer un événement dont il ne saisirait que des manifestations partielles et lointaines.
Le 5 septembre 1972, un commando palestinien faisant partie de l’organisation Septembre noir prend en otage plusieurs athlètes israéliens durant les Jeux olympiques (JO) de Munich. Retranchés dans un appartement du village olympique, les terroristes entament des négociations avec la police et le ministre de l’intérieur de la République fédérale d’Allemagne. L’événement avait déjà fait l’objet d’adaptations, notamment pour la télévision avec le téléfilm Les 21 heures de Munich, de William Graham, en 1976, puis pour le cinéma avec Munich, de Steven Spielberg, en 2006.
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