Le conseil d’administration de l’Institut national de la consommation (INC), qui édite le magazine 60 millions de consommateurs, a voté contre la recherche d’un repreneur pour cette publication, que le gouvernement souhaite pourtant vendre, a appris l’AFP, mardi 13 mai, à l’issue de la réunion.
Par huit voix contre sept, les membres du conseil d’administration – qui sont des représentants de l’Etat, des associations de consommateurs, du personnel de l’INC, ainsi que des personnalités qualifiées – ont rejeté les « modalités de la mise en œuvre » de la précédente délibération, censée aboutir à l’identification « d’acquéreurs » pour le magazine.
« C’est un grand soulagement » pour les salariés, a affirmé à l’AFP Bertrand Loiseaux, secrétaire du CSE, peu après les résultats du vote. Le second point à l’ordre du jour du conseil d’administration, qui consistait à autoriser l’INC à lancer un appel aux dons pour soutenir financièrement le magazine, a été adopté. Désormais, les salariés comptent « se mettre à travailler avec la direction sur des scénarios de rebond », explique M. Loiseaux.
Deux options se dégagent à l’heure actuelle. La première est celle retenue par l’ex-ministre de la consommation Olivia Grégoire, qui souhaitait privilégier l’apport de financements supplémentaires pour relancer le magazine. Mais cette idée a reçu un avis défavorable de la Cour des comptes, institution qui s’assure du bon usage des fonds publics. Pour la Cour, cela s’apparenterait « à une forme de fuite en avant, compte tenu des difficultés financières structurelles du magazine ».
L’autre scénario, poussé par les salariés, serait de « redéfinir le périmètre de service public de l’INC », afin de « justifier un engagement de l’Etat » et de toucher davantage de subventions, expliquait M. Loiseaux avant la tenue du conseil d’administration.
Le rejet de la recherche d’un repreneur pour 60 millions de consommateurs constitue « une victoire sur un vote, mais ça n’entache pas la volonté du gouvernement de vendre le magazine », avance prudemment auprès de l’AFP Jean-Pierre Béquet, vice-président du conseil d’administration de l’INC, à l’issue de la réunion.
Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre déléguée chargée du commerce et de la consommation, Véronique Louwagie, n’a pas répondu dans l’immédiat.
En mars, Mme Louwagie indiquait néanmoins vouloir trouver une solution pour « assurer un maintien et un développement pérenne dans le temps » du magazine. M. Béquet craint, par exemple, que le gouvernement puisse « contourner » ce vote, « en plaçant l’INC sur la liste des opérateurs de l’Etat à supprimer ».