A quelques heures d’intervalles, dimanche 17 novembre, Beyrouth a été la cible de deux frappes israéliennes, qui ont fait au moins six morts. Ces frappes au cœur de quartiers résidentiels – les premières dans la capitale libanaise depuis le 10 octobre – menées sans avertissement préalable, visaient des responsables du Hezbollah. Le parti chiite libanais a confirmé la mort de son chef du bureau des médias, Mohamed Afif.
Ce dernier a été ciblé dimanche midi alors qu’il se trouvait dans un immeuble appartenant au parti syrien Baas, dans le quartier résidentiel de Ras Al-Nabaa. Le bombardement a provoqué la panique dans ce quartier mixte, où vivent sunnites et chiites, près du campus de l’université Saint-Joseph et de l’ambassade de France. La frappe a « fait quatre morts, dont une femme, et 14 blessés, dont deux enfants », a indiqué le ministère de la santé libanais.
« Nous sommes ici dans un quartier résidentiel. On touche non seulement une personne mais aussi la population. (…) Ce que l’on est en train de subir comme politique de la terre brûlée systématique contre les civils est inacceptable », a condamné le député indépendant, et ancien bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf, présent sur les lieux. Le responsable politique a dénoncé « le silence qui est celui de la complicité des Etats et de la communauté internationale ». « Il ne suffit plus de répéter que l’on est devant une violation du droit humanitaire international, devant une situation de violation de tout l’arsenal juridique international, et de dire combien Israël est en train de remplacer la légitimité internationale par la loi de la jungle », ajoute Melhem Khalaf, appelant à l’élection d’un président, un poste vacant depuis deux ans, pour « restaurer la souveraineté libanaise ».
Projet de cessez-le-feu avec Israël
En début de soirée, une autre frappe israélienne s’est abattue dans une rue commerçante du quartier de Mar Elias, dans le centre de Beyrouth. La frappe, qui a visé une voiture ainsi qu’un magasin de produits électroniques et l’appartement situé au-dessus, a fait deux morts et 22 blessés, selon le ministère de la santé. La radio israélienne a affirmé que le responsable des opérations militaires du parti chiite au Liban sud était visé. Au Liban, le ministère de l’éducation a annoncé la fermeture, lundi et mardi, des écoles de la capitale et de ses environs.
Cette nouvelle escalade survient alors que les responsables libanais étudient un projet de cessez-le-feu avec Israël présenté par les Etats-Unis. L’ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, a transmis au premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en treize points qui prévoit notamment une trêve de soixante jours et le déploiement de l’armée dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël. L’exigence formulée par Israël d’obtenir une liberté d’opération au Liban sud en cas de violation de l’accord par le Hezbollah – ce que les responsables libanais refusent – est au cœur des négociations.
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